woman sad crying

Maman en peine d’amour

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Mes enfants, je m’excuse si je ne suis pas toujours toute là ces derniers temps.

J’ai du mal à participer à vos jeux avec enthousiasme, à écouter attentivement le récit de votre journée d’école et surtout à sourire.

Je suis une maman qui manque de joie.

J’aimerais ça être capable de me retenir de brailler devant vous, je le sais que ça vous inquiète quand vous voyez votre maman qui pleure et qui ne veut pas vous dire pourquoi.

Ou qui vous dit qu’elle est triste, parce qu’elle s’ennuie de papa.

Vous êtes ce que j’ai de plus précieux et je ne veux pas que vous ayez une maman triste. Quand on a juste six ans, on ne devrait pas avoir à s’inquiéter pour sa maman.

Malgré mes moments de faiblesse, j’essaie de protéger la naïveté de votre enfance du mieux que je peux. Je ne vous dis pas comment je suis inquiète pour notre futur. Je ne vous parle pas des factures que je n’arrive pas vraiment à payer maintenant que je suis seule. Du casse-tête de Noël qui s’en vient et du Père Noël qui sera peut-être moins généreux cette année, même si vous avez été tellement fins, mes amours.

Je ne vous parle pas de ma frustration de dépendre financièrement de votre papa qui m’a quittée. Même si je l’aime encore, il y a des moments où je voudrais m’enfuir au loin et ne plus jamais le revoir, pour mieux panser mes blessures.

Certains matins, quand j’ai trop pleuré la nuit sur mon oreiller, je me dis que je devrais prendre congé, tant je fais peur à voir. Mais vous, mes intrépides, vous me trouvez belle et vous me donner le gaz qu’il me faut pour affronter ma journée. Ces matins-là, je mets la radio très fort dans l’auto et j’essaie de penser à autre chose pour faire le chemin du travail sans noyer mon mascara dans un autre océan de larmes.

Certains autres jours, je me lève avec une paix intérieure qui tient du miracle et je me dis que tout est pour le mieux. Heureusement qu’il y a ces jours, parce que c’est lourd, traîner un tel fardeau de tristesse. Ces jours-là, je suis capable d’apprécier les premières neiges de l’hiver, les couchers de soleil même s’ils sont trop tôt et vos sourires auxquels il manque une palette d’en avant. Je suis capable de faire des blagues et de rire de vos niaiseries. Je suis capable d’être la maman que vous méritez.

C’est à ces moments-là que je m’accroche quand tout semble noir. J’ai espoir qu’un jour, ils prendront le dessus car on dit que le temps arrange les choses.

On va passer à travers, mes cocos.

Votre maman qui vous aime et qui a de la chance de vous avoir.

La Collaboratrice dans l'Ombre
LA COLLABORATRICE DANS L’OMBRE
Crédit : flickr.com

La Collaboratrice dans l'Ombre

La Collaboratrice dans l'Ombre est la couverture utilisée par toutes les collaboratrices de l'équipe qui souhaitent écrire des articles crus et criant d'une vérité sans filtre. Souhaitant exprimer et assumer leurs opinions sans pour autant blesser leur entourage immédiat, elles préfèrent alors utiliser le couvert de l'anonymat.

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