Salut à toi, mère de région!
J’écris ces lignes du fond de mon Saguenay natal (que j’adore!), et donc, je sais ce que tu vis.
Je sais que tu connais ton chum depuis des années, même si dans ce temps-là tu le trouvais con pas à peu près. Vous vous êtes acheté une maison au début de la vingtaine pour le prix d’une roulotte à Montréal et vous croisez probablement vos ex respectifs régulièrement à moins que vous ne soyez l’un et l’autre votre premier amour?
Je sais que quand tu vas aux réunions d’école, plusieurs des autres parents présents te connaissent depuis le primaire. Ils savent par cœur la liste de tes mauvais coups de jeunesse et des gars qui t’ont déjà enlevé tes bobettes.
L’enseignante, ben, c’est peut-être justement une de tes anciennes camarades de classe ou la sœur de ta best ou la blonde du collègue de ton chum. Tu la rencontres souvent aussi en dehors de l’école : à l’épicerie, chez la coiffeuse, au seul centre d’achats de ton coin, dans un souper chez des amis communs. Des fois, tu trouves ça un peu ambigu comme situation.
Je sais que partout où tu vas, ce sont toujours les mêmes visages. À ton zumba, aux cours de natation des enfants, au centre d’amusement, aux fêtes d’amis; toujours les mêmes parents et les mêmes enfants habillés pareil because le choix de boutiques est assez restreint par chez vous. Alors ceux que tu aimes, tu as la chance de les voir souvent, ceux qui te tapent sur les nerfs, même affaire.
Je sais qu’il y a des choses que vivent tes amis de Montréal que tu ne comprends pas. Genre, choisir l’école primaire de leurs enfants. Chez vous, les enfants vont à l’école du quartier, point final. Idem si tu as besoin d’aller à l’urgence, y’a pas de questions à se poser. Tu vas au seul hôpital de ta ville en prenant la seule autoroute de la ville.
Je sais que tu vis des choses que tes amies de Montréal ne comprennent pas. Comme ton fils de dix ans qui va jouer seul au parc avec ses amis sans que tu fasses une crise de panique. Ou comme ton frère qui a perdu son emploi depuis plusieurs mois et qui peine encore à trouver autre chose.
Je sais que dès leurs quinze ans, tes enfants se prépareront à passer leur permis de conduire pour être fin prêts dès le jour de leurs seize ans. Ils auront peut-être même déjà un bazou dans la cour à ce moment. Pas que ça ne t’énerve pas de les imaginer sur les routes (oh que non!), mais c’est vrai que l’autobus en région, c’est pas le top.
Que tu lises ceci de la Côte-Nord, de la Gaspésie, de la Beauce ou de l’Abitibi, ta région, tu l’aimes d’amour. Le grand air, le beau panorama, la tranquillité, les relations chaleureuses entre les gens, ça n’a pas son pareil. Tu t’y sens chez toi, tu y sens tes enfants en sécurité.
Par contre, tu redoutes qu’un jour pas si lointain ils voudront la quitter pour voir ce que le monde a en réserve. C’est fort probable, mais moi je te dis n’aie pas peur! Ils choisiront probablement de rentrer au bercail tôt ou tard!
Après tout, c’est bien ça qu’on a fait, nous!
MÉLISSA BRASSARD |
C’est tellement vrai tous ça. Après quelques années à l’extérieur nous revoilà dans notre ville natale a retrouver les mêmes faces d’il y a 10 ans. Mais on es-tu ben chez nous.
Renée
Quel plaisir de savoir que nos enfants aiment toujours leur région.
Quel privilège aussi de savoir que nos petits-Enfants ne sont
Jamais bien loin. Un peu égoïste quand même. Lol.