On va se le dire une bonne fois pour toutes, la matante qui te demande des suggestions de cadeaux de Noël pour tes p’tits depuis le mois de septembre, tu commences à avoir une fâcheuse envie de l’envoyer dans une fusée straight sur le soleil l’ignorer. Tu lui as répété mille fois que ta progéniture avait rien de besoin pantoute pis que vous crouliez sous les bébelles, mais elle est visiblement plus entêtée que l’âne de la ferme à Mathurin.
Question d’être conséquente, elle s’attend aussi à ce que tu lui offres un cadeau aux Fêtes sans quoi elle va te servir la plus longue face de carême jamais vue, même en plein mercredi des cendres. Elle te dresse une liste de cinq ou six items ben ben précis qui te donne franchement envie de la lui déchirer en pleine face en lui demandant pourquoi elle va pas faire ses commissions toute seule.
Il vient d’où, ce besoin systématique de se ruiner en se grayant de cochonneries dont on a pas besoin sous prétexte que c’est le temps du partage ? Est-ce qu’on ne peut pas se satisfaire de partager un moment en famille, un brunch, une couple de jokes cochonnes de mononcle pis les microbes de tous et chacun en se donnant des poignées de main pis en se toussant dans la face ? Est-ce que les Fêtes ne sont pas en train de devenir un racket pour acheter compulsivement n’importe quoi comme des poules pas de tête en se créant des besoins plus absurdes les uns que les autres sans finalement jamais vraiment satisfaire personne ?
Matante Aline, fais ce qui te tente. Mais moi, c’est ici que je mets un frein aux quarante-huit cadeaux sous le sapin. La dernière de mes envies, c’est que mes enfants perpétuent ta tradition.
Ça fait que cette année, tu ne passeras pas la porte avec toutes tes bébelles. Tu vas me ranger ça soigneusement dans le corps à vidanges pis tu vas te ramener avec ton sourire pis tes caresses pour les p’tits en te disant que c’est pas plus mal de donner de l’amour. Pis en plus, tu vas sauver une couple de cent piastres.
LA COLLABORATRICE DANS L’OMBRE |
Ouais. Parce qu’on s’entend que les maudites bebelles pas nécessaires, c’est maman qui va devoir les ramasser, leur trouver une place dans le bac à jouets qui déborde déjà et qui va aussi finir par prendre la décision de le donner ou de le jeter parce qu’il ne sert à rien entoute! Mais que fillette va pousser les hauts cris quand même parce que dans sa tête, il faut tout garder. On n’en sortira pas vivantes, les filles, je vous le jure!