woman alone outdoor winter

Seule et heureuse

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La vie t’amène parfois là où il faut que tu te réorganises. Toi, tu t’es dit que cette fois-ci, tu te renlignais toute seule. Tu t’es loué un appart ou même acheté une maison comme une grande fille. Quand tu y as pensé au début, le vertige t’a prise soudainement à la pensée que probablement que tu en arracherais financièrement. Tu te dis que vous avez toujours été deux pour payer le tout, alors comment tu vas faire pour y arriver toute seule?

Premièrement, il y a beaucoup de dépenses qui débarquent de ta vie quand tu vis seule. T’sais, la brique de fromage de sept cent grammes que ton ex mangeait à lui tout seul en une soirée ? Et l’épicerie que tu te tapais à quasiment tous les jours pour quatre, alors que tu ne mangeais qu’une demi-portion à la fois la plupart du temps? Ça paraît sur le budget. T’sais, le kit de deux cent postes HD avec toutes les chaînes de football, baseball et de bouilloires sur glace (le très excitant curling bien sûr) ? Ben maintenant, tu vas te contenter d’un forfait pas mal plus réaliste, parce que tu le sais que toi et tes enfants regardez toujours les trois ou quatre mêmes postes anyway. Aussi, tu vas en venir à explorer les idées de sorties et d’activités qui ne vident pas ton portefeuille. On le sait que les enfants, ce n’est pas ça qui les impressionne de toute façon. Ainsi, tu découvriras que les villes ont beaucoup d’activités à offrir et tu seras même un peu stupéfaite de ne pas t’en être prévalue plus que ça avant. La piscine, la patinoire, la bibliothèque, les sentiers, les théâtres jeunesse, le ciné en plein air, crois-moi, fille, ton agenda va se remplir assez vite. Et tu vas vraiment passer du bon temps avec tes marmots.

Vivre seule, c’est aussi se gâter pour la déco et l’ambiance de la maison. T’sais, t’es che-vous! Y’a juste un adulte pour prendre les décisions, alors ça inclut les mots magiques “beaucoup moins de compromis” à faire à tous les jours. Je ne te dis pas que ce n’est pas correct de faire des concessions à deux, ça reste un avantage de vivre seule. Alors, go, achète-le ton divan full fleuri, change ton salon de bord aux trois mois, pinterest ta cuisine, mets le papier de toilette du bord que t’aimes pis il va rester d’même!

Vivre seule, ça veut aussi dire que tu n’as pas d’attentes envers un autre adulte. C’est comme un done deal, tu t’occupes de tout (ok, disons-le, c’est presque ça que tu faisais avant anyway). Ça peut paraître gros au début, mais il y a aussi ce merveilleux principe où tu ne perds plus ton énergie à pallier aux agissements d’une autre personne. Plus besoin de composer avec un autre qui te déçoit par son manque d’aide avec les enfants et l’entretien de la maison, et surtout, finis les commentaires poches sur ce qui est fait ou pas fait, ou comment c’est fait. Tes enfants continueront à faire le bacon pour des sandwichs coupées en rectangles au lieu d’en triangles, mais ça, ça se gère avec moins de frustration me semble. Ce n’est évidemment pas comme ça que ça se passe dans tous les couples, mais quand ça l’est et que tu t’en libères, ça n’a pas de prix d’être en paix chez toi.

Vivre seule, c’est aussi choisir ses combats. Tu n’es pas superwoman, ça fait une couple d’années que tu as plutôt l’air de la matante May de Spiderman. Alors, tu vas aussi apprendre à te donner du lousse et à lâcher prise. Tu recentreras tes valeurs sur le bien-être de tes enfants mais également sur le tien. Tu seras plus à l’écoute de tes besoins et tu réaliseras qu’une maman heureuse, ça rend ses enfants heureux. Tu vas peut-être courir un peu plus mais je te jure que ton temps de lecture ou de binge watching sur Netflix une fois les enfants couchés, tu vas le savourer à fond et en toute sérénité dans toute la splendeur de ton pyj kitch trop grand.

Si tu as été un peu amochée par ta vie à deux, je te garantis qu’il y a tout ce qu’il faut pour être heureuse en solo pour un (bon) bout.

Isabelle MartineauISABELLE MARTINEAU
Crédit : pexels.com

Isabelle Martineau

Je suis la maman co-parentale d’une belle grande fille de dix ans qui a compris sur le tard comment l’abeille cruise le chou. J’ai passé une bonne partie de ma vie sur les bancs d’école - faut les mettre à quelque part ces restants de Juicy Fruit-là. Je me promène entre la recherche scientifique et l’administration et entre les deux, je demeure à Québec dans ma première très humble et petite maison. J’attends impatiemment l’adolescence pour débattre, tourner les crises en beaux fous rires et sacrer les p’tits garçons en bas de la galerie.

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3 Comments

  • Drôle, je pensais à ça justement ce matin! Je ne suis pas rendue là, mais des fois, j’me dis que ce serait mieux parce que c’est tout comme être monoparentale. Tout ce que tu dis, c’est en plein dans le mille!

  • Oh god que oui mesdames ne désespérée pas d’etre seule! Pour ma part je quitte ma solitude pour partager a deux mon dieu que jmennuie du temps ou jetais seule!

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