Aujourd’hui, j’ai le goût de remercier la vie. Merci parce que j’ai la chance, après dix longues années, d’être toujours amoureuse du père de mes enfants. Je t’entends déjà me dire que ça n’a rien à voir avec la chance. Détrompe-toi. Si ton couple prend le large, que tu es dans une mauvaise passe, tu peux en discuter, tu peux même consulter, mais l’amour, ça se répare pas, et s’il n’y est plus, il n’y pas un plaster assez grand qui va pouvoir réparer ça.
On va se le dire, un tout petit bébé, ça fout un bordel immense dans ta belle petite routine de vie et ça peut écorcher ton couple au passage. C’est à ce moment-là que l’amour devient essentiel, pas juste l’amour avec un grand A, non, l’amour avec toutes ses lettres majuscules, qui allument et qui clignotent.
Cet amour-là, qui vous empêche de vous entretuer à deux heures du matin quand bébé braille sa vie juste comme ça, parce qu’il en a envie.
Le soir, quand tu as passé la journée à torcher la maison et qu’il a osé laisser traîner ses bas sales au beau milieu du salon et qu’au moment de t’allonger de tout ton long dans ton bain moussant, tu t’aperçois que le savon est recouvert de poils frisés bruns, la seule chose qui te retient de le garrocher sur le banc de neige, c’est l’amour.
Quand vient le petit matin, qu’il s’étire et qu’il te dit qu’il est heureux que bébé ait fait sa nuit alors que tu sais très bien que bébé s’est réveillé douze fois et que tu l’as bercé pendant deux heures, quoi d’autre que l’amour peut t’empêcher de mettre son linge en tas et d’y mettre le feu ?
Et de l’autre côté, il ne doit pas te détester non plus s’il ne te balance pas les sacs au visage quand il revient de l’épicerie et que tu critiques tous les items qu’il a achetés, parce que ce n’est pas la bonne marque, pas la bonne grosseur, pas la bonne couleur, le lait est passé date.
Oh que oui, je suis chanceuse d’avoir trouvé mon homme à moi, celui à qui, même après toutes ces années et ces yeux levés au ciel, j’ai toujours envie de faire des câlins. Celui qui me trouve toujours belle, pas maquillée et pas peignée. Celui qui va sortir à -30 degrés, un mardi soir, à huit heures et demie, parce que j’ai le goût de manger du chocolat.
Je n’ai pas la naïveté de croire que nous sommes à l’abri des intempéries de la vie mais j’ai bon espoir, parce que j’ai le goût de croire que mon homme et moi, c’est l’amour avec un grand A.
MARIE-MICHÈLE CYR |
Bonjour Mme Cyr,
je trouve que votre texte intéressant et je suis très heureux de voir que vous semblez vivre un amour satisfaisant. Par contre, j’accroche sur le premier paragraphe qui dit que l’amour de se répare pas. Je trouve que votre texte est contradictoire. D’une part vous dites que ça ne se répare pas et d’une autre part, vous dites qu’il faut aimer malgré les petits soucis de la vie. D’une part vous associez l’amour au hasard et d’une autre part vous l’associez aux sacrifices et l’amour inconditionnel. J’ai bien peur qu’en laissant la porte ouverte au fait que l’amour ne se répare pas, forcement, un jour, vous serez confronté à une situation qui »ne se répare pas » et ce sera fini.
En fait, je crois que l’amour devrait être totalement inconditionnelle en passant par l’engagement du mariage. Le couple ne surmonte pas les tempêtes grâce au hasard, mais justement par le genre de sacrifice dont vous parlez dans votre texte, mais aussi pour des évènements qui pourraient être plus grave. Certains couples ont dû passer à travers différentes épreuves comme l’adultère, la violence, etc, mais malgré tout, ils sont encore ensemble aujourd’hui et plus unis que jamais. Je ne dis pas que c’est toujours facile, bien au contraire, mais ça vaut la peine de se battre pour son mariage. En effet, tout peut se réparer si on le veut. Parfois la volonté humaine ne sera pas suffisante et l’aide divine sera nécessaire.