Tu sais, la vie, mon bonhomme, elle passe vite. Elle file entre tes doigts à une vitesse complètement folle. Une vitesse que tu peux difficilement t’imaginer, du haut de tes trois pommes. Dans un battement de cils, le temps qu’un papillon prend à froisser ses ailes pour s’envoler, tu seras propulsé dans le monde des grands. Un monde que tu convoites, toi, en quête d’autonomie, qui rêves du jour où tu pourras prendre tes propres décisions et manger des bonbons pour déjeuner.
La vie va vite, mon amour, et même si la suite de ta vie sera truffée de bonheurs, j’aimerais que tu ne t’y projettes pas, que tu profites encore de la magie de l’enfance. Parce qu’elle se dissipe, cette magie-là, quand on grandit. Et même si on tente un tant soit peu de la préserver, force est d’admettre qu’elle s’affaiblit au point de ne devenir qu’un faible halo qui éclaire le ciel, comme une minuscule luciole dans la nuit.
Être grand, c’est un monde de possibilités mais c’est aussi un fardeau à porter au quotidien. Pouvoir prendre les petites et les grandes décisions qui s’imposent au fil des jours qui passent, c’est aussi devoir les assumer. C’est aussi, parfois, reconnaître qu’on a eu tort. C’est aussi, souvent, apprendre à la dure à se tracer un chemin sinueux à travers les dédales de la vie.
Aujourd’hui, mon bonhomme, tes plus grandes peurs, tes peines et tes plus importantes préoccupations sont bien réelles mais elles sont éphémères. Elles s’évanouissent quand la nuit tombe et elles ne renaissent pas à l’aube. Quand on est grand, on s’endort avec nos craintes et on se réveille au son de nos préoccupations et de nos peines.
Aujourd’hui, mon amour, rien ne t’anime plus que de t’amuser. T’amuser d’un rien. Quand on est grand, le bonheur semble souvent devenir une planète éloignée, un soleil qu’on convoite dont on s’approche parfois mais qu’on arrive rarement à atteindre. On en veut toujours plus. On se contente rarement.
Aujourd’hui, mon chaton, tu passes le plus clair de ton temps à sourire. Ce sourire que je grave dans ma mémoire chaque jour pour emplir mon cœur de bonheur quand il est envahi par la tristesse, l’amertume ou la colère. Quand on est grand, on sourit moins. On ne sourit plus sans raison; on sourit aux événements heureux qui se produisent.
Aujourd’hui, mon bonhomme, tu es un enfant et je veux que tu savoures chaque minute de ta petite vie. Parce qu’elle n’a rien à envier à celle de demain et parce que je voudrais voir briller la magie dans tes yeux pour toujours.
Woow quelle beau texte ❤❤ vous avez les bons mots pour expliquer le tout 🙂
Bonne continuation 🙂