T’as pas encore eu le temps de te remettre de ton post-partum que le Mieux-Vivre t’annonce que c’est déjà le temps de penser à ta première épreuve avec ton p’tit nouveau bébé, tout rose et joufflu et maintenant sous contrôle. C’est l’heure des vaccins.
T’as beau avoir déjà pensé à la chose enceinte, ben convaincue de vouloir mettre toutes les chances du côté de ton nouveau bébé, en entendant les histoires des autres mamans, les poils commencent à te friser solidement sur les bras pis tu regrettes pas mal d’avoir ânonné tes positions à grands coups de posts Facebook pis de sermons sur la montagne.
Y’a l’histoire de la maman qui a fait donner le vaccin à son bébé pis qu’y est devenu autiste. Ou schizophrène. Ou Alzheimer. C’est sûr, y’a plein de monde qui parle de ça sur les internets. Pis même si une armée de chercheurs pis de médecins te confirment à grand coups d’études que c’est de la grande foutaise internationale, ça y est, la graine du doute commence à germer dans ton esprit.
Bon, l’autisme, c’t’une chose. Mais y a aussi l’idée d’injecter VOLONTAIREMENT des méchants virus dans ta nouvelle merveille parfaite. Oui oui oui, sont affaiblis pis toute, mais dans ta tête c’est l’équivalent de faire un open house du style carnage dans ta nouvelle maison fraîchement décorée.
Pis tu te demandes à qui ça profite, finalement, ces vaccins-là. T’as jamais vu de tes yeux vu le bénéfice, fait que finalement, ça vaut-tu la peine d’enrichir encore les pharmaceutiques ? Sans compter les réactions, la fièvre, le chialage pis toute la peine que ton cœur de mère aura à voir ton p’tit bout de chou hurler sa vie en se faisant faire piquer par la méchante infirmière ricanante.
Tous tes arguments tournent en boucle dans ta tête jusqu’à pu d’heure la nuit pis le village tout entier (ta mère, ta tante, ton arrière-grande-cousine, ton prof de math, la brigadière pis les 14592 membres des huit groupes Facebook que tu fréquentes) a son opinion contradictoire sur le sujet. Tu passes des soirées à chercher sur les internets (#FAIL), à te ronger les ongles, à peser les pour pis les contre, pis à te tourmenter pour essayer de trouver TA vérité.
Ça fait que rendu au jour J, mêlée comme jamais, tu prends ton courage dans une main pis ton bébé dans l’autre pis tu te rends dans ton CLSC. Assise dans la salle d’attente avec ta progéniture (encore) souriante, tu te traites de tous les noms mais t’oses pas te lever. L’apocalypse approche. Quand on t’appelle, tu te lèves en ne sachant pas trop si tu dois sprinter vers la sortie ou vers la salle de consultation pis tu choisis finalement d’ouvrir la porte en t’attendant au pire.
La gentille infirmière, une mamie toute rose pis ben fine, t’invite à entrer, pendant que Merveille gazouille vers le mobile installé là juste pour le faire sourire. Après la pesée et les mesures d’usage (Merveille est top shape pis l’infirmière te félicite), vient le moment fatidique. L’infirmière pince le gras de ton beau bébé entre ses doigts pis dirige l’aiguille vers ton p’tit Bonhomme Michelin. Tu fermes les yeux. Merveille chouine un peu, pas content, lâche quelques larmes et un cri, mais ça s’arrête là. Tu fronces le sourcil, attendant la crise ultime, la réaction allergique, l’horreur. Qui ne se produisent pas. Aussitôt de retour à la maison, tu donnes du Tylénol à Merveille qui s’endort illico. Peut-être qu’il est un peu chigneux, mais peut-être pas. Tu guettes les signes d’autisme, d’Alzheimer pis de méningite, sans bien sûr jamais rien voir de tout ça.
Pis c’est ça, vous avez triomphé de l’horreur des vaccins.
Ça fait que c’est là, dans un éclair de lucidité, que tu comprends que les vaccins, c’t’une affaire de foi. C’est l’espoir de protéger ton enfant pis les enfants des autres contre plein de maladies graves, contre la crainte d’une conséquence grave, mais soit ben rare ou soit pas vraiment prouvée de façon rigoureuse par les scientifiques. Pis cette balance-là, elle est ben délicate pis propre à chaque personne, à ses croyances pis à ses valeurs. Fait que la décision te revient à toi, pis à ton chum.
Pis quoi qu’il en soit, tu vas avoir fait le meilleur choix pour ton enfant.
MAMAN AU CUBE |
La vaccination est sans doute une des plus grandes supercheries du siècles, au détriment de la santé, principalement, des adultes de demain.