Ma fille, il y a de ces histoires qui sont difficiles à raconter, qui ne sont pas nécessaires à dire pour le moment, car tu ne comprendrais pas encore. Mais viendra le temps, un jour, où je devrai t’expliquer l’inexplicable.
T’expliquer qui est cet homme que tu regardes sur le frigo, dans les cadres accrochés aux murs du salon, sur les photos du miroir de ma chambre, dans ton album de bébé que je t’ai préparé avant ta naissance.
Cet homme, tu ne le connaîtras jamais. Il est parti au ciel, juste un peu avant d’apprendre que j’étais enceinte de toi.
Cet homme n’aura jamais eu la chance de te connaître, et il t’aurait tellement aimée, cajolée, il aurait été si fier de toi! Je l’imagine jouer avec toi, te faire des chatouilles, te prendre par la main pour t’emmener manger un cornet de crème glacée, te lancer dans les airs et te rattraper pour te faire rire.
Cet homme était un grand homme. C’était un homme sensible, aimant, généreux, tendre, serviable…
Cet homme n’aura jamais eu le bonheur de se faire appeler « grand-papa ».
Cet homme était mon père.
Il a été vaincu par ce que l’on appelle « le cancer ».
Peut-être qu’il manquait d’anges au paradis, et c’est pour cette raison qu’il a dû partir si tôt, beaucoup trop tôt.
Ma fille, un jour viendra ou malgré tous mes efforts, je ne pourrai plus te protéger de tout, un jour viendra où tu te sentiras triste ou seule… ce jour-là, lève tes jolis yeux au ciel, regarde bien les étoiles, il y en a une qui brille plus que les autres, une qui brille pour toi.
C’est lui, c’est cet homme, c’est ton grand-père.
Il veille sur toi, sur nous, pour toujours.
Pour tous les grands-parents partis trop tôt
KARINE PILOTTE |
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