Ça y est, ton magnifique petit mini d’amour a passé le cap du un an. T’as organisé un beau party de fête sans oublier la traditionnelle démolition du gâteau au chocolat. T’as même fait une belle séance photo spécial cake smash avec une photographe professionnelle pour immortaliser le moment.
Je te le dis, c’est là, à un an, que tu réalises que la notion «élever son enfant» commence à prendre tout son sens. Parce que ton petit chérubin chéri commence à te tester de plus en plus.
Il cherche ta maudite limite, mais toi, tu respires par le nez pis t’essayes de prendre ça cool. Tu t’étais toujours dit que tu ne serais pas une control freak, que tu laisserais tes enfants libres de s’exprimer et que tu les disciplinerais à grands coups de communication et de pédagogie miraculeuses. Bref, que tu serais une genre de Framboise – la maman de Caillou – qui ne lève jamais le ton et qui parvient à tout gérer sans trop sévir.
Force est d’admettre que tu y arrivais quand même pas trop pire jusqu’à temps que le mini te fasse ZE crise. Voici donc un petit manuel de gestion de crises juste pour toi.
Étape 1
C’est le calme avant la tempête. Le mini sourit, rit, joue allègrement avec ses bébelles ou babille gentiment dans un coin de la cuisine en vidant ton armoire de plats de plastique. Bref, c’est le bonheur, rien à signaler.
Étape 2
Un geste du petit t’amène à lui donner un avertissement du genre non-on-ne-joue-pas-avec-ce-tiroir-c’est-les-couteaux-à-steak-mon-amour. C’est là que les premiers signes de crise apparaissent. Ton petit amour grogne, chigne, hausse le ton ou commence à shaker de la babine. À ce moment-ci, si tu ne rattrapes pas la patente right now, tu peux être assurée que ça fera boule de neige à vitesse grand V. C’est donc là que c’est le temps de sortir une carte à la Framboise – la maman de Caillou – de ta poche. Tu vas voir bébé, le prends pour le consoler et lui changes les idées avec une autre bébelle plus intéressante ou encore en lui chantant une p’tite toune accompagnée des gestes qui le font rire à tous coups. Le sourire revient, t’as échappé à la crise.
Étape 3
Si t’es pas intervenue assez vite (don’t blame you mama!), des larmes vont commencer à couler sur les grosses bajoues-à-pincettes-de-matante de ton petit dernier. Ensuite, les sanglots vont se joindre à la partie. À ce stade-là, tu dois passer au niveau supérieur pour lui changer les idées vite fait en le prenant, le cajolant, lui mettant un DVD de Cars ou de Frozen pour la millième fois cette semaine tout en te sentant mal, au moins l’espace d’un instant, de lui avoir interdit l’accès aux couteaux de cuisine (t’sais les hormones, c’est bête de même). Après quelques minutes de Disney, de colle-colle pis de berçage, tu retrouves le sourire à trois dents de ton petit chéri. Le pire est derrière toi, tout le monde est heureux.
Étape 4
Ça y est, il est débarqué. Il ne sanglote plus, il hurle sa vie dans son coin de cuisine entre deux Tupperwares aux couvercles dépareillés. T’as beau essayé de lui changer les idées, de dévier son attention, de le consoler ou de le faire rire, rien n’y fait. Il veux avoir accès au fameux tiroir interdit maintenant. Tu te dis qu’il est trop petit pour comprendre. Tu ne veux pas sévir. Ça fait saigner ton cœur de maman à la seule pensée de le mettre en punition pour clore le sujet une fois pour toutes.
C’est là que tu sors la stratégie du je-compte-jusqu’à-3-sinon. Pis tu comptes en insistant sur chaque chiffre et en faisant de gros yeux sans jamais vraiment arriver à 3.
Reste qu’après plusieurs minutes de crise, t’as pu le choix. Tu l’assois dans un coin pis tu brailles avec lui, jusqu’à temps qu’il commence à se calmer, et tu lui expliques avec des petits mots simples qu’il comprendra probablement pas que c’est «non» un point c’est tout, les couteaux de cuisine.
Étape 5
Rien ne va plus. Tu tentes d’aller rejoindre ton poupon mais une pluie de plats, couvercles et assiettes d’aluminium t’empêche de l’atteindre. T’as droit au bacon, aux coups de pied, aux claques et aux crachats – particulièrement insultants soit-dit-en-passant -. Là tu ne réfléchis plus, tu l’assois directement en punition. Non seulement pour avoir tenté d’atteindre le tiroir interdit malgré tes avertissements, mais aussi – et surtout- pour t’avoir frappée et craché dessus. À ce stade-ci, t’es en maudit et t’as plus aucune trace de culpabilité.
Retour au calme.
Pis une fois la crise passée, vous vous réconciliez à grands coups de câlins et de bisous et c’est la seule partie le fun de la crise.
Jusqu’à la prochaine, fille.
Tiens-toi le pour dit.
AMY BUREAU |
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