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L’allaitement prolongé : les 6 questions que le monde se tue à te poser

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Tu as fait le choix de continuer d’allaiter, tu as juste cédé quand ton rejeton, lui, n’a pas voulu lâcher prise ou t’es de celles qui voient le biberon comme l’instrument de Satan? Te voilà donc,  le sein à l’air, dépassé l’âge socialement acceptable, selon les groupes Facebook de mamans, à allaiter ta progéniture.

Voici ton guide de survie des réponses pratiques aux questions des curieux et de la grande majorité qui se mêle pas de ses affaires et, crois-moi, tu vas en avoir de besoin assez vite merci.

Petit rappel : la diplomatie et le jugement ne sont pas donnés à tous et il va falloir que tu sois indulgente envers tes interlocuteurs.

#1  Tu allaites encore ?

Ben oui toi chose, quand j’ai vu le terrible two se pointer le bout du nez à ses dix-huit mois, je me suis dit qu’il fallait que je choissise mes batailles, parce que sevrer un deux ans durant le terrible two, ça revient à jouer à la maison des fous. Pis le fait d’allaiter encore, ça allège l’effet du deux ans. Quand une crise de bacon se déclare, tu peux maintenant acheter la paix en sortant un de tes seins et alléluia ! D’une pierre deux coups qu’ils disaient, ben c’est pas mal ça.

#2  Est-ce que tu te couvres quand tu vas l’allaiter dans des lieux publics ou en visite, surtout à son âge ?

Toi, tu te couvres-tu quand tu vas manger chez McDonald’s? Je pense bien que non. Donc je m’assume pis je sors mon kit en perte de gravité. Remarque qu’il y a des fois où je suis plus prude pis que ma burka à totons – ou plus politically correct : ma tente à totons – me rend bien service. Surtout qu’à deux ans, mon kid fait du yoga, du pilates, du kung-fu pis toutes autres formes d’arts martiaux confondus durant le boire et se décroche constamment; c’est assez dur de prédire quand je vais flasher mon mamelon au voisin.

De toute façon, si ça te rend mal à l’aise, t’as juste à pas regarder, non?

#3  Tu veux pas plus de liberté, retrouver ton corps ?

À ce que je sache je suis encore maître et libre dans mon corps. J’allaite, je me fais pas violer les mamelons. Même quand j’allaiterai pu, je risque d’avoir des kids dans ma face au toilette, des doigts dans le nez quand ça adonnera pas ou un enfant qui va venir me rejoindre dans mon lit après un cauchemar. La liberté a claqué la porte à l’arrivée du rejeton pis vu qu’y a pas de retour au manufacturier possible sur ces petites bêtes-là, on repassera pour le retour à la liberté.

#4  Inconsciemment, tu comblerais pas un manque affectif ?

Non! Ben…. peut-être, oui un peu. Ou pas.

Mais coudonc, je me suis-tu trompée pis je suis rentrée chez un spécialiste de la santé mentale psycho-pop de salon? Ça change quoi dans ta vie ? Toi, tu comblerais pas ton manque affectif avec tes quarante-huit chats, ta perruche pis ton chien saucisse?

#5  C’est pas un peu malsain allaiter un enfant de cet âge?

Selon l’Organisation Mondiale de la santé, il devrait se sevrer de lui-même d’ici le cégep.

#6  T’a pas peur que ça déforme tes seins, t’sais des seins bananes là ? 

Elle est bonne. Ce train-là est déjà parti depuis un sale bout.

Sarah Perron
SARAH PERRON
Crédit : sifotography / 123RF Stock Photo

Sarah Perron

Maman accident d’une minie mignonne de 2 ans, je patauge dans l’anxiété du foutu perfectionnisme gracieusement hérité de ma mère et je tente de ne pas trop traumatiser l’héritière, parce que t’sais, c’est dispendieux des bons psychologues. Entrepreneure dans l’âme, éternelle indécise, sensible qui s’ignore, rêveuse et finalement, pas pire compliquée, assez sympathique, mais pas trop. J’évacue les poux qui stagnent au grenier par l’écriture et cherche un peu à changer le monde par mes extravagances vocabulaires. Attention à mes textes caustiques qui égratigneront les petites mentalités sensibles.

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