J’te parle pas des mille photos de lui que t’as partagées avec la terre entière dès le jour de sa naissance, ni de la vidéo de ses premiers pas qui a fait exploser les likes sur ta page de maman fière. Non, non, je te parle du jour fatidique où ton enfant t’a demandé de créer son propre compte Facebook.
T’as dit non le plus longtemps que t’as pu, à grands coups de l’âge-légal-c’est-14 ans. Mais en connais-tu, toi, des ados d’aujourd’hui qui ont eu leur propre compte Facebook à 13 ans? Moi non plus. Ça fait qu’un jour, t’as abdiqué devant l’inévitable.
C’est certain que tu t’es fait regarder de pas mal haut d’avoir cédé là-dessus, mais l’âge que t’a choisi, c’est le bon pour toi pis c’est le bon pour ton jeune. Ça fait qu’arrête d’avoir honte pis regarde donc les bons côtés.
#1 Tes meilleurs alliés sont en contact direct
Tu te fais dire à tour de bras que ton jeune risque de se faire attraper par des pédophiles sur les Internets. Comme si tu le savais pas toi-même. Mais ce que tu as constaté, c’est que dès son entrée sur Facebook, ton enfant est devenu ami avec ton cercle privilégié. Ça fait que ta mère, ton frère, ta meilleure amie pis même ta vieille matante Nicole sont là pour veiller au grain et surveiller leur plus jeune ami. Ils sont les premiers à aimer tout ce qu’il publie et quand tu passes en revue ses conversations privées, t’es toujours touchée de découvrir un message d’encouragement envoyé par l’un de ces adultes au grand cœur.
# 2 Ton jeune affirme ses valeurs
En parcourant le fil d’actualité de ton enfant, tu retrouves sans surprise des montagnes de cupcakes, des hordes de chatons qui jouent dans l’eau pis les tonnes de Zelf et de Shopkins. Tu découvres aussi avec horreur des images d’animaux maltraités, de désastres écologiques et d’enfants de la guerre qui font réagir ton jeune avec tout son cœur. T’aurais aimé mieux qu’il n’apprenne jamais que le monde n’est pas uniquement peuplé de gentils et que le Père Noël n’existe pas, mais tu dois admettre qu’il est en train d’affirmer les valeurs que tu lui as inculquées depuis sa naissance. Pis ça, ça te fait un velours.
# 3 C’est un merveilleux lieu de divertissement et d’apprentissage
Dans ton temps, tu passais des heures à remplir des quiz dans des petites revues que t’avais pas tout à fait l’âge de lire. Aujourd’hui, c’est sur Facebook que ça se passe, mais dans le fond, c’est pas mal la même affaire. Ton rejeton y trouvera aussi des idées de bricolage pour lesquelles il te harcèlera pour aller acheter le matériel, des recettes fabuleuses à base de sucre et de colorants et des vidéos pour apprendre ses tables de multiplication sur ses doigts. T’as quasiment pu besoin de l’envoyer à l’école.
# 4 Ton petit internaute construit son image de soi
Tu peux pas lui en vouloir de se prendre en selfie comme c’est en te regardant qu’il a si bien appris. Mais bon, y’a toujours ben des limites à ce que ta fille peut faire comme face d’ado pis mettre ça en photo de profil. Après l’avoir félicitée pour son imitation de Gwen Stefani, tu lui fais changer ça pour une nouvelle image qui a l’air de ce que toi t’avais l’air à son âge, c’est-à-dire une enfant et elle récolte des likes à la tonne. T’es bonne pour un autre deux semaines avant de recommencer le processus.
# 5 T’as enfin l’occasion de travailler sur ta propre addiction
Tu lui as sévèrement limité son temps d’utilisation, mais ça n’a pas été long que tu l’as vu clignoter, ce panneau lumineux te montrant en pleine face le temps que tu perds toi-même sur Facebook, l’attention que tu accordes aux « J’aime » et ta propension à tout partager dès que vous faites une sortie toi pis tes mousses. Ton rôle de modèle t’est tombé dessus comme une grosse brique pis c’est pas une mauvaise chose, tu le sais comme moi.
Tout ça pour te dire que si ton enfant est déjà sur Facebook, continue d’éviter les tomates et redresse tes épaules. On le sait toutes les deux que tu fais une bonne job et que tu es à ses côtés pour l’accompagner.
Et s’il ne l’est toujours pas, compte les secondes. Parce que t’es pas à l’abri fille et que ce que tu crois loin devant est peut-être au prochain coin de rue.
SOPHIE PERRON |
Oh boy! Excellent texte encore une fois Sophie! Bravo! Par chance mes filles ne sont pas encore rendu à cet âge! Mais grâce à toi, je crois que je vais être bien préparé! 😉
MERCI!