Savais-tu que t’entretenais une relation dysfonctionnelle toi ? Avec tes meilleures chums : tes hormones.
Oui, oui, celles qui ont fait leur apparition avec ton poil en dessous des bras pis le duvet au-dessus de tes lèvres vers onze ou douze ans. Les grandes responsables du refus du beau Jason d’aller à la danse avec toi en cinquième année parce que t’avais le dessus de lèvres trop bronzé. C’était douteux.
Celles qui t’ont permis de développer un aria de nouvelles fragrances corporelles, pas toutes désirables, dont le populaire petit canard à la patte cassé après le cours de gym avec le beau Nicolas, qui, bizarrement lui aussi, n’a pas pu t’accompagner à la danse de sixième année.
Celles qui ont décidé que ta face avait besoin d’un peu de dénivellation via l’apparition soudaine de superbes boutons acnéiques en fin de sixième année. Étrangement, le beau Sébastien a eu un empêchement de dernière minute et n’a pas pu t’accompagner lui non plus à ta fête de finissants.
Dans le fond, elles t’on pas mal toujours trahie, on s’entend. Pis ça, c’était avant que ta vie décolle pour de bon.
Parce qu’un bon jour pas trop plus loin, elles se sont rappelé leur fonction primaire; la reproduction de l’espèce humaine. Pis là, c’est là que le vrai fun a commencé. Tes hormones se sont mises à te faire souffrir avec leurs sacrés symptômes prémenstruels qui viennent avec un arc-en-ciel de bobos tous plus intéressants les uns que les autres. De quoi faire des jalouses t’sais. Des douleurs dans le bas-ventre, dans les reins, des migraines, des émotions débalancées, en dents de scie, qui te font brailler devant un commercial de pâte dentifrice et un bouton hormonal surdimensionné solitaire judicieusement positionné sur l’endroit le plus malaisant de la gang, j’ai nommé ton nez.
Mais le meilleur était à venir.
Avec l’arrivée de la maternité, tu as définitivement dit adieu à un quelconque équilibre hormonal. Parce qu’un microscopique être humain, ça te fuck le chien des hormones. Allo les seins volumineux, la chevelure de sirène et la libido dans le tapis, le tout joyeusement agrémenté d’une sensibilité, d’une irritabilité et d’une patience qui rappelent celles d’un enfant de deux ans.
Ça fait qu’aujourd’hui, tu comprends bien que tes hormones puissent jouer un rôle ben important quant à la livraison de la marchandise de l’usine à bébé mais y’a des jours où tu les enverrais prendre des vacances sur ton bras. Fallait vraiment que l’univers ait une dent contre la femme pour te faire hériter de ce joyau bipolaire-là.
Sur ce, je te laisse aller péter le bouton qui te pousse dans le front parce que t’ovules !
SARAH PERRON |
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