Je me plains depuis des années que je n’ai jamais deux secondes à moi. Que vous me suivez jusque dans la toilette, que vous salissez tout sur votre passage, que vous laissez toujours traîner votre maudit linge par terre, que vous écoutez la télé trop fort, que vous n’êtes pas couchables et que j’en ai donc assez de vous entendre vous chicaner. J’ai tant rêvé d’avoir la paix, juste cinq minutes.
Mon rêve est devenu réalité. Des minutes, maintenant j’en ai des milliers. J’ai même des heures et des journées.
Le plancher de ma cuisine brille comme dans une annonce de Swiffer, vos lits sont faits et il n’y a pas un pli dessus depuis quatre jours, votre linge est lavé, séché et même plié dans vos tiroirs.
Ce soir, je vais pouvoir manger une salade pour souper et je ne gérerai pas de maudite routine d’heure du dodo.
Toute seule avec ma coupe de vin dans mon salon trop tranquille, je mets des photos de nous et de notre nouvelle vie sur Facebook et je les assortis d’un emoticon qui sourit à pleines dents avec des étoiles tout le tour de la tête. Je récolte des likes à la tonne dès que vos frimousses apparaissent sur mon fil d’actualité.
Personne ne sait à quel point je suis seule en ce moment, uniquement accompagnée d’un gigantesque motton de tristesse.
On me dit d’en profiter, que c’est fantastique d’avoir autant de temps pour soi. Sauf que le jour où je suis devenue mère, c’est ce rôle qui a pris toute la place et je me retrouve avec ce grand trou, une moitié de vie à reconstruire.
On me dit d’en profiter, et que la semaine où vous serez avec moi, on la vivra au maximum. Je m’accroche à cette idée qui n’est qu’un prix de consolation. C’est tellement pas ce que j’aurais voulu pour vous, mes bébés. Je ne voulais pas vous offrir cette vie coupée en deux et je ne peux m’empêcher de me tourmenter.
Je me demande comment ça doit être pour vous d’avoir deux maisons.
Est-ce que vous avez l’impression de n’habiter nulle part, en vivant chez papa et chez maman ? Quand vous êtes dans votre autre vie, est-ce que c’est mieux que je vous téléphone pour que vous sachiez que je ne vous oublie pas ? Ou si, au contraire, je ne fais que souligner mon absence ?
J’ai tant de doutes, tant d’inquiétudes et la moitié du temps, je ne suis plus là pour veiller sur vous du coin de l’œil et m’assurer que vous êtes corrects avec ce grand changement qui a bouleversé nos vies.
Ce soir encore, je ne suis pas là pour vous border et recevoir les plus beaux câlins du monde. Est-ce que vous aussi, ça vous manque?
Quand vous êtes chez papa, j’ai des moments comme ça.
Puis je me rappelle comme vous êtes forts et comme vous vous adaptez à tout, mes beaux enfants.
Je me rappelle comme vous aimez vos deux parents et comme nous vous aimons aussi.
Alors du mieux que je peux, je parviens à ranimer ma confiance que tout ira pour le mieux.
Bonne nuit mes bébés, je vous aime. On se voit la semaine prochaine.
Tellement comment je me sens en ce moment, et pojr les années à venir! Faut croire qu’on est au moins 2!!!
Je pense qu’on est beaucoup plus Émilie, et je suis contente d’avoir pu mettre des mots sur ces sentiments qui ne sont pas toujours faciles à vivre, afin qu’au moins on se sente moins seules. Bon courage! xx
Nous avons débuté la garde cette semaine et ton texte ma tiré les larmes des yeux pourtant pendant que mes deux plus jeunes sont chez papa j’ai toujours mon grand garçon avec moi.. mais la maison semble si vide, si calme.. si vaste. J’en avais les papillons d’excitation dans le ventre hier quelques heures avant leur grand retour pour trois petits jours. Ça me déchire le coeur..
Moi aussi Jessika j’avais des papillons hier pour la même raison! Un câlin de mère à mère
Bonjour Sophie , oh que oui, je les connais bien ces moments… j’en ai deux, le petit venait de naître quand papa est parti. lorsqu’il m’a parlé à ce moment là, j’avais l’impression qu’on m’arrachait mon bébé de mon ventre… il a commencé à faire un premier dodo à 1 an et il faisait 1 semaine, 1 semaine, à partir de 2,5 ans , comme un grand… oui, heureusement ils sont deux, c’est ce que je me dis. je ne voudrais pas être à leur place, vivre dans 2 maisons mais les miens, comme ils étaient petits, notamment le deuxième, je dirais qu’ils n’ont pas connu autre chose… peut etre que c’est mieux comme ca… j’ai tellement pas voulu ca pour eux et encore c’est leur vie… les enfants s’adaptent à tous, que je ne l’aime pas cette phrase. oui certes, ils sont forts et s’adaptent à beaucoup de choses mais je trouve qu’on leur en demande beaucoup… de mon côté, j’ai appris à prendre soin de moi là dedans, la seule chose qu’il nous reste, la seule chose qui est important. j’ai appris à profiter de ma semaine à moi, mais il y a un desequilibre dans mes semaines, ma vie…est ce que ca va rester, peut être que oui… peut-être que non…
merci sophie du partage, ca m’a permis à mon tour d’en parler…
Ça doit être difficile quand les enfants sont tout petits. C’est une nouvelle réalité pour moi alors j’y vais pas à pas et j’essaie d’avoir confiance. Merci à toi Magdalena d’avoir pris le temps de me partager ton expérience, c’est vraiment apprécié.
Wow….je ne suis pas encore dans cette situation mais en lisant ce texte je culpabilise en me disant que je ne fais peut-être pas ce qu’il y a de mieux. Et je sais que le texte est loin d’être fait pour nous culpabiliser, au contraire. Depuis plusieurs semaines maintenant, mon ex et moi nous partageons la garde des enfants, tout en vivant encore sous le même toît.
Vous les mamans, êtes vous bien dans votre choix? Pas de regrets de votre vie d’avant? Je veux dire, surtout par rapport au fait que vous voyez moins vos enfants…?
Bonjour Petite fleur,
Si je résume les commentaires publiés sur la page facebook de La parfaite maman cinglante suite à la parution de mon texte, ça reste une situation difficile pendant longtemps pour certaines, mais avec laquelle on apprend à vivre avec le temps. Je connais aussi des mamans épanouies dans cette situation. Et les papas vivent aussi ces sentiments, je me le suis fait dire par quelques uns! Je te souhaite tout le meilleur, Petite fleur Lilas, et bon courage.
Oh boy, j’ai le coeur gros de te lire, et effectivement, je n’arrive juste pas a imaginer la vie sans pouvoir dire bonne nuit à mes filles à tous les soirs… Tellement qu’à la blague quand ma blonde me niaise sur de quoi, je lui dit que si un jour on se sépare, c’est moi qui gardes les enfants tout le temps et je lui laisse seulement une fds de temps en temps! 😛
Bon, je sais que tout peut arriver et que ça pourrait aussi m’arriver un jour, mais pour le moment, quand ça va mal avec le dodo ou que tout n’est pas idéal au souper, je pense effectivement à mes amis qui eux, ne peuvent pas voir leurs enfants à tous les jours et ça me réconcilie un petit peu! 😉
Texte touchant Sophie, courage!
Cher Fern, je te reconnais bien d’utiliser toutes les situations pour voir le positif 🙂
Merci d’être mon fidèle lecteur!
Je me sentirais probablement comme ça si c’était la garde partagée, mais quand t’as une fin de semaine sur 2, croyez-moi t’en profites, et je me sens pas coupable!
Séparée depuis environ 6 mois, mon plus jeune n’avait que 9 mois…
C’est fou comme je me suis reconnue en lisant ton texte!! Ça fait du bien de sentir qu’on est pas seule dans le même bateau!
Tes mots sont bien sentis et ça m’a beaucoup touchée! Bravo 🙂
Merci Claudette! ❤️
Bonjour,
A quel âge la garde partagée à été mise en place ? Quelles sont les règles en général ?
Plein de courage à vous
Ade
Très beau texte et vraiment touchant! Je ressens encore ces sentiments de déchirement même après 7 ans. J’ai encore cet impression que je perds des p’tits bouts de vie de mes cocos, du temps si précieux pour moi! Mais je te rassure, on apprend à vivre autrement, on se retrouve et même, on apprend à aimer nos p’tits moments de solitude! Il y a tout un cheminement à faire… Je te souhaite plein de p’tites parcelles de bonheur dans ta nouvelle vie. Un jour à la fois…
Merci Syndia pour tes encouragements. ☺️
C’est ma réalité depuis bientôt 8 ans déjà. La maison est tellement vide quand mon coco est chez papa. D’un autre côté, j’ai retrouvé la femme en moi; celle qui existait avant la mère et que j’avais négligée. Oui, je manque des petits bouts de la vie de mon trésor, mais pour compenser j’essaie de profiter de tous nos moments ensemble au maximum. Nous profitons de chaque occasion pour faire de ces moments une fête! Je n’ai pas de regret, car pour être heureux, un enfant à besoin de parents heureux. J’ai longtemps été tourmentée comme vous, mais aujourd’hui je sais que j’ai fait le bon choix. Courage! Vous trouverez l’équilibre.
Voilà voilà… Même constat ici en France… Situation identique, finalement ça paraît plus que banal mais quand ça nous arrive ça ne paraît pas banal, la maison est statique, le frigo aussi et les chambres bien rangées une semaine sur 2 comme on le désirait dans cet « avant »…. Y aura t il un après dans lequel on s habitue a cette situation, a cette valse? J’ai du mal a y croire et a m y habituer. On a beau se dire que c’est mieux ainsi ce n’est pas comme ca qu on envisageait les choses n’est ce pas?!! Alors on capitalise sur le positif, on engrange les câlins des que l’on peut, on essaye de gérer au mieux et pour le mieux, bref on devient des wonder mama une semaine sur 2, l’autre semaine on pense et repense a comment devenir la wonder super mama, on garde le sourire et on positive a fond!!! J’arrête là mon blablabla mais j’adhère déjà a ton blog ?!!!
??C’est juste une histoire de confiance maintenant.
Ah ah, moi ça fait presque deux ans et j’adore! On fait une garde alternée sur 3 ou 4 jours chacun par semaine, donc on voit nos enfants plus souvent. On vit aussi à une rue d’écart, et on fait des sorties communes le weekend de temps à autres, en ‘famille’ ou avec des amis communs.
J’aime particulièrement avoir certaines de mes soirées, et aussi le matin quand je dois aller au boulot et n’ai pas à préparer et emmener les enfants à l’école. J’ai l’impression d’être en vacances!
J’ai toujours aimé ma propre compagnie donc ça joue aussi.
C’est exactement ça… Vous mettez des mots sur les maux.
En effet je ne voulais pas être mère à mi-temps… 10 ans que cela dur et c’est toujours compliqué… J’ai l’impression que l’on me retire ma place de mère…
De vous lire j’en ai les larmes aux yeux.
Et c’est bien pire lorsque mon bébé (de 17 ans quand même!) Est malade…
Mes larmes ne veulent plus s’arrêter en lisant ton texte, 3 ans pour moi ? il m’arrive encore de pleurer le soir en serrant un de leur habits pour essayer de dormir.. et finir pas ne pas dormir en pensant qu’ils ont froid.?. qu’ils sont mal couverts ? qu’ils ont peur du tonnerre et j’en passe.. ?
bon courage a toutes les mamans qui doivent vivre cela, c’est vraiment dur! et je te remercie de partager cela !
Bonjour. J’ai connu ça pendant 6 mois à peine avant que le papa n’abandonne.
J’ai ete pareil au début et puis on s’habitue à avoir du temps à soi sans la routine du soir, sans avoir à élever la voix, sans avoir à répéter la meme chose des milliers de fois.
Depuis Avril maintenant que le papa a décidé que les enfants une semaine chez lui ce n’était pas son truc.
Et je peux l’avouer reprendre une vie de maman à temps plein c’est tout aussi difficile que d’être une maman à mi temps. Bon courage à toutes les mamans qui sont dans la garde alternée ce n’est jamais facile
Bonsoir Sophie ,
J’ai une petite fille de 5 ans et nous vivons heureux tous les 3 avec le papa même si nous traversons des tempêtes comme tout le monde.
Cependant, de maman à maman je comprends comment ton cœur peut avoir mal de ne pas pouvoir être auprès de tes enfants comme tu l’aurais souhaité meme si tu sais qu’ils s’adaptent et sont heureux avec le papa .
Je t’envoie tout mon courage , et en tant que maman ton texte prouve que tu les aimes plus que tout au monde et ça…rien ne pourra leur enlever cette force . ?
Bonjour à toutes.
Je tiens à signaler que ce sentiment peut aussi être ressenti par les papas. Il n’y a pas que vs mesdames ou ce manque est présent une semaine sur deux.
Je partage tout à fait ce contexte.
Nos enfants n’ont rien demandé à cette situation, cette vie de partage entre maman , papa , belle maman, beau papa…. et c’est eux qui malheureusement en paye le prix fort.
Moi non plus je n’aurais jamais souhaité cette vie à mes enfants.
C est justement ce qui me fait peur…du coup je reste dans mon couple…
Y’a pas 2 confiance justement
Les larmes ne s’arrêtent plus de couler… 1 an et demi que je pense à la séparation, et on a aborder le sujet il y a 2 jours. cela devient intenable à la maison… J’ai tellement peur de tout ça. Ne pas voir mon fils la moitié du temps, l’organisation.. . J’ai peur de rater tellement de chose !
A vous lire, je me demande si je ne devrais pas rester… Mais je ne vais pas bien, et ça joue énormément sur mon rôle de mère, le stress et la pression que j’ai et qui fait que je m’énerve et crie bcp trop souvent.
Tu as tellement bien capturé ce vide, et ces inquiétudes qui se forment quand notre coeur vit hors de notre corps!