Il y a cet homme qui te donne le goût d’être cette belle égoïste – et là j’te parle évidemment pas de ton chum, fais pas ton autruche. Ça fait que oui, au fond de toi, tes supers instincts pas trop sages, enfouis depuis deux cents siècles, savent parfois te dicter ce dont tu aurais vraiment envie avec cet homme-là, t’sais.
C’est pas trop compliqué à comprendre, tu me vois venir avec ma brique pis mon fanal à cent milles à l’heure. J’veux te parler. De cul.
Tout de même, j’lance tout de suite l’avertissement à la p’tite mère sainte à 100%, heureuse et satisfaite de son union. Celle qui n’a aucun fantasme, aucune attirance envers la gent masculine hormis son partenaire de vie de longue date, oui, oui, toi, ma p’tite chanceuse, tu dois absolument arrêter ta lecture ici.
Ici….Ici….Ici…. STOP!!!!!!
Parce que sincèrement, y’a de ces pensées pour lesquelles toi, qui fantasmes parfois sur un autre, tu mériterais la lapidation suivie du bûcher (x2), t’sais. Mais bon, je t’assure que tu es saine d’esprit malgré la petite voix qui te persuade du contraire. Tu traînes ça depuis la révolution tranquille, anyway, cette culpabilisante sexualisation.
Parce que les hommes eux, peuvent se faire une bonne branlette devant de la porn ou en pensant à quelqu’une quelque part à qui mieux-mieux sans conséquences. Mais que toi, te vienne une subtile envie de t’asseoir sur quelqu’un fait de toi une pas propre prête pour le couloir de la mort, hen ?
Ben moi j’pense que tant que ça reste dans ta tête pis que ça sort pas de tes culottes, t’es safe, fille. Et pis admettons là, maintenant, qu’on te dirait que pour une nuit, ça serait politiquement correct. What happened to you ?
La vérité est que tu souhaiterais bien sûr que cet homme tu-sais-qui, ton tendre et cruel, te soulage enfin sur un lit de braises ardentes. Qu’il te délivre de ton impuissance, de toutes ces nuits à rêver de lui. Tu aimerais que vos langues s’entrelacent à travers vos cris sans lendemain. Que ton corps devienne écume entre ses mains. Que tes doigts se referment sur sa peau. Que tes jambes l’enserrent comme un étau.
Tu mourrais d’envie qu’il meurtrisse ton corps de femme engagée et t’écrase de tout son poids d’homme libre. Et que, dans ton cou, le vent chaud de son souffle soit telle une caresse interdite. Que soient salies tes mains d’esclave depuis trop longtemps condamnées à servir et à donner sans retour.
Tu désirerais qu’il te persécute, lui, ton rêve impossible. Qu’il prenne ton corps pour la première et la dernière fois. Que tu aies mal de te sentir aussi vivante au creux de son étreinte. Tu souhaiterais le mordre, goûter à ce que tu n’auras jamais. Qu’il te mange le cœur tout cru.
Tu rêverais de t’abandonner complètement à lui pour que vous puissiez voler ensemble, côte à côte. Jusqu’à un paradis perdu, là où ton corps bouillant pourrait vibrer à nu. Que pour lui. Qu’il se délecte de ton âme, qu’il te condamne. Pour qu’enfin, tu puisses être libérée de lui.
Ça fait que voilà, c’est pas mal ça qui est ça. Parfois, la belle égoïste se trace un chemin dans tes pensées et pis elle te souffle des ben beaux fantasmes, t’sais.
Tu te dis que le feu est majestueusement beau à regarder mais que de sauter dedans t’apporterait des dommages collatéraux irréversibles, malheureusement. Ça fait que tu te tiens sur le bord, avec les tisons, ton piquet pis ta guimauve.
Home sweet home, qu’ils disent.
LA COLLABORATRICE DANS L’OMBRE |
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