#1 Une étude sérieuse a démontré qu’il était statistiquement impossible de partir à l’heure prévue lors d’une sortie familiale et qu’il est tout autant impossible d’arriver sur les lieux de ladite sortie à l’heure escomptée.
#2 Les envies de pipi avec le coat sur le dos, les envies de caca assis dans le char, l’oubli de collations diverses, de gourdes d’eau, de vestes chaudes, de lunettes soleil, de mitaines, de ronds de poêle ouverts et la vitesse d’exécution de toutes les tâches infantiles de base incluant le déjeuner, l’habillage et le brossage des dents sont les principaux facteurs de retard chez la famille moyenne.
#3 Que ladite sortie soit à cinq cents mètres de chez vous ou trois-cent-soixante-quinze kilomètres au nord-ouest du Nunavut, le on-arrive-tu-bientôt ne peut en aucun cas être épargné à ta parentalité.
#4 Si ladite sortie implique de marcher plus de quinze pas d’affilée, il est statistiquement impossible d’éviter l’incontournable c’est-long-je-suis-fatigué infantile déclaré par tes rejetons à toutes les trois à quatre minutes. Ces mêmes rejetons dans lesquels tu t’enfarges alors qu’ils font des courses à relais autour du comptoir de la cuisine pendant une heure et demie sans prendre de break quand t’es en pleine préparation du souper.
#5 Plus l’activité est populaire auprès de ta progéniture, plus tu passes de temps dans des files d’attente pour payer, jouer, manger, maquiller, pisser, boire de l’eau et faire une deuxième pis une troisième file rien que dans le but de sacrer ton camp. Dans la même mesure, tu passes assurément le peu de temps qu’il te reste après t’être éclatée dans lesdites files à chercher ta progéniture dans une marée de monde grouillante et à te taper deux ou trois crises d’agoraphobie d’affilée tout en courant après ta patience qui ne sera plus que l’ombre d’elle-même après une grosse demi-heure.
#6 L’activité que vous ferez après celle que vous êtes présentement en train de faire est toujours plus intéressante que celle en cours. Jusqu’à ce que vous reveniez chez vous.
#7 L’intérêt de ta progéniture pour une activité donnée est normalement inversement proportionnel au montant déboursé. Ça fait que malgré toute ta bonne foi pis tes belles intentions, plus tu payes cher, moins ils ont de fun, au grand damn de ton budget pis de tes talents de G.O. Sauf si tu vas dans un centre d’amusement pour enfants auquel cas tu reviens systématiquement au point 5.
#8 En mode sortie, les besoins de ta progéniture se décuplent. C’est pour ça qu’elle te demande quatre collations, qu’elle est assoiffée comme un gars perdu dans le désert et que vous devez arrêter à toutes les demi-heures ce que vous êtes en train de faire pour vous taper la file des toilettes. S’il n’y a pas de file, la toilette est normalement à plus ou moins cinq kilomètres de marche. Rapporte-toi au point 4.
#9 En présence de plusieurs enfants, il est parfaitement impossible de parvenir à un consensus à la croisée des chemins; quand il faut faire un choix entre deux ou trois activités sur place, personne ne veut jamais faire la même chose. S’ensuivent négociations musclées et séance de boudage typique. C’est une fatalité fraternelle.
#10 La façon dont tu t’imagines que ladite sortie va se passer lors de sa planification est empreinte d’idéalisme, de papillons pis de gros nuages roses et n’est ni plus ni moins qu’une grosse fiction. Aucune sortie familiale ne se passe jamais comme prévu.
#11 Trois heures, huit collations, six on-arrive-tu-bientôt, quarante-huit je-suis-fatigué-c’est-long, trois chicanes, cinq arrêts aux toilettes, dix piastres de parking et quatre-vingt piastres de frais de sortie plus tard, tu reviens la langue à terre pis les enfants décident de jouer dehors avec cinq fois plus de fun que pendant ladite sortie.
#12 La reconnaissance dont tes enfants font preuve au retour de ladite activité brille par son absence malgré ton compte en banque dans le rouge, ton brushing sur le camp et les trois heures passées debout à te faire suer dans un endroit bruyant qui sent le pet au lieu de prendre ton café évachée dans le divan.
#13 Tu en conclus donc que la prochaine fois, tu vas rester chez vous et ainsi t’épargner ben du trouble et un cratère dans ton budget tout en préservant ta santé mentale.
#14 Le parent étant un être faible principalement constitué d’amour inconditionnel avide de faire plaisir à sa progéniture, tu vas remettre ça dans deux semaines.
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