Je suis une mère indigne aux yeux de plusieurs et je m’en fous.
Chaque jour, je trahis le plus grand des concepts de la maternité selon lequel le fait d’avoir des enfants doit inévitablement faire de moi l’être le plus heureux et reconnaissant de la planète en tout temps et en toutes circonstances.
Avant de t’emporter, merci de bien vouloir noter que j’adore mes enfants. Personne en ce bas monde ne peut les aimer plus. Ni mieux. Parce que c’est la chair de ma chair. Parce que je leur ai donné la vie et que je leur donnerais aussi la mienne s’il le fallait. N’importe quand. Parce que personne ne me remplira jamais plus de bonheur et que même dans un état de colère inégalé, quelque part au fond de mon cœur de mère, j’ai toujours la certitude d’être la fille la plus chanceuse au monde. Et parce que depuis leur naissance, tout ce que je fais, je le fais pour eux. Sauf prendre un verre de vin. Mais je pense à eux en même temps. J’y pense tout le temps.
La vérité, c’est qu’on ne vit pas dans un monde de Calinours et de ballounes roses remplies de bonbons et ça m’arrive d’en avoir ma claque. Ça m’arrive de perdre patience. Ça m’arrive d’avoir l’impression que je n’en verrai pu jamais le bout. Et ça m’arrive d’avoir le goût de faire ma valise et de décoller pour une destination inconnue. Au nord, au sud, peu importe tant qu’il y a possibilité de boire un Sex On The Beach dans le silence ou une tasse de café encore chaud du début à la fin.
Je suis une mère indigne aux yeux de plusieurs et je m’en fous.
Je me suis longtemps sentie coupable de ne pas avoir tout le temps envie de jouer aux Legos, aux poupées et de courir comme une déchaînée au parc pour faire plaisir aux petits. Je me suis longtemps sentie coupable de ne pas toujours respecter le guide alimentaire, de laisser mes troupes devant la télé pour ventiler, d’avoir hâte à la sieste et d’avoir pogné les nerfs en répétant la même affaire pour la cinquante-deuxième fois.
Puis un soir, à l’heure du dodo, mon plus jeune m’a dit « je t’aime » avec le plus beau de ses sourires et j’ai compris. J’ai compris que ce n’était pas à ses yeux à lui ni aux miens que j’étais une mère indigne. C’était aux yeux de ceux qui ne nous connaissent pas. Ceux qui prétendent savoir comment on élève les enfants et comment on les nourrit. Ceux qui sont persuadé de connaître la meilleure et seule façon de les éduquer. Ceux qui prétendent savoir mieux que moi comment aimer mon propre enfant.
Depuis, j’ai arrêté de me sentir coupable et pour m’assurer que la culpabilité ne refasse plus jamais surface, j’ai décidé de parler. De dire ouvertement que je suis tannée quand je suis tannée. De ne plus avoir honte de de demander de l’aide parce que je suis au bout du rouleau. Et surtout, j’ai décidé d’accepter mes limites mais aussi de rire de moi, de la maternité et de toutes les attentes démurées que nous avons envers-nous mêmes en tant que mère. Ces attentes irréalistes qui rendent notre quotidien plus difficile sans jamais nous rendre plus heureuses.
Je suis une mère indigne aux yeux de plusieurs et je m’en fous.
J’oserais même ajouter que je suis fière de l’être.
Bonjour
Je suis auss une maman de 2 grands enfants de 28 et 30 ans et comme J aurais aimé pouvoir lire tes textes quand J avais 2 petits cocos et que je ne savais plus où donner de la tête en plus de taper sur cette dernière en me disant que J étais la pire des mamans pour toutes les raisons que tu mentionne dans tes textes.
J’ai même voulu mourir tellement le regard que je portais sur la maman que J étais était dur.
Aujourd’hui à 56 ans j’°aimerais recommencer afin de vivre pleinement ma vie de maman
Aujourd’hui je peux dire que j’ai été et que je suis encore une bonne maman, mes enfants me le disent et me démontre par les bons adultes qu’ils sont devenus
C’est toujours avec grand plaisir que je partage tes textes qui pourront sans dédramatiser et rendre la vie de maman plus douce
Bravo ma belle
La culture du « ce que j’ai envie » et non du « ce qu’il doit être fait ». C’est ce qui fait en sorte que des systèmes sociaux évolués acclamés et trop cités tels qu’on les retrouve dans certains pays nordiques comme la Finlande ne fonctionneraient jamais ici, là où le coeur et le sang latin domine la raison du cerveau. Le texte manque de nuances mais est un très bon départ pour se questionner sur la sociologie de l’Occident au moment d’écrire ces lignes.
« Le coeur et le sang latin »? Je ne comprends pas très bien le sens et la perspicacité de ce commentaire et ce choix de langage comme explication/ argumentation. En ce qui me concerne, j’habite en Allemagne (pas de « sang latin » ici) et j’observe bien que même ici les mamans ne se font pas dicter leur comportement par un rationalisme exigu. Comment apprendre aux enfants que l’imperfection est ok, quand on se met soi même une pression de fou? Préférons nous une rigueur destructrice pour nous et nos enfants? Préférons nous, faire un BurnOut, voulons nous, nous épuisez et nous traitez nous même comme des esclaves? Moi, perso: NON! Et là, on est plutôt dans le « Ce qui doit être évité pour nous et nos enfants » que dans le « ce dont j’ai envie en tant que mère » – C’est quoi le » ce qui doit être fait »? Chaque mère et chaque enfant a des besoins différents. Le « comment concilier ces besoins entre eux » est beaucoup plus parlant aujourd’hui. On en sait plus en matière de psychologie et neuroscience. Donc: chers pères qui jugez vos femmes ou d’autres mamans: foutez nous la paix, on est pas parfaite mais je crois qu’on s’en sort quand même mieux que vous, quand vous essayez d’appliquer des principes vieux et non raisonnés (scientifiquement parlant plus souhaité, efficace sur la durée ou bon pour notre Psyché). Juste: Taisez vous quand vous lisez qu’une maman accepte son imperfection et essayez de vous adoucir: ce serait mieux pour tout le monde. Merci
Je suis une mère indigne et quand je vois mes deux grands enfants de 15 et 20 ans je suis remplie de fierté. Ils sont équilibrés, débrouillards, intelligents, responsables, drôles…. Grâce à eux et pour eux, je suis devenue la PARFAITE mère indigne.
J’ai réalisé qu’ils avaient besoin d’une mère indigne quand l’un mes fils m’a dit qu’il ne m’avait jamais vu assise sur le divan et qu’il aimait ça passer du temps assis avec moi à « chiller ».
Mes deux fils sont heureux pis en plus, ils sont certains d’avoir la meilleure mère du monde, celle qui s’amuse et qui « chil » avec eux plutôt que celle d’avant qui voulait que tout soit parfait. Bah, j’ai encore des sursauts quand je vois les « mères parfaites » avec leurs bambins. Dans ces moments-là, je prends un verre de vin (ou deux) et ça passe.
Merci pour ce texte. Il m’a mis mes larmes parce que je suis aussi cette mère indigne. Mais je sens toujours cette culpabilité. Mais ce texte, m’a ouvert les yeux. Je ne suis donc pas la seule à ressentir ça.
Moi aussi j’ai commencé à retirer les mauvaises herbes de mon jardin et cela fait un bien fou.
Merci encore pour ce message, l’air de rien, ça m’a beaucoup aidé.
Il n’y a pas de mère parfaite il y a que des femmes avant tout, devenues maman. Ces femmes que nous sommes, avons oublié qui nous étions avant de prendre le rôle de la mère indigne. Une grand-maman qui a connu la mère indigne.
Je tombe sur cet article au meilleur moment possible. Mon fils de 18 mois me pousse à bout en ce moment et chaque soir je me sens coupable de tout, d’être une mauvaise mère, de ne pas avoir assez de patience, de ne pas avoir envie de jouer au train pendant des heures, et j’arrête là longue longue liste. Je me suis reconnue dans ce que j’ai lu et ça m’a rendu le sourire. Merci.
simplement merci d’écrire de tels textes, simples, drôles et si juste. J’adore ?
Pour vous rassurer…lisez-moi! Personnellement quand il s’agit de me rassurer je me tourne vers Florence Foresti et son sketch « lendemain de veille difficile ». Mais ce soir je cherchais un soutien encore meilleur. Donc MERCI pour ce témoignage….qui certes m’a fait rire mais qui me fait prendre conscience également que je suis la wonder mother indigne. Il ne s’agit que de fun chez moi, jamais de violence ni de comma éthylique…mais d’une maman qui, quand elle bois un verre…n’en boit pas qu’un! Il y a 13 ans j’ai mis au monde une petite gonzesse extra mais qui semble déjà me dépasser en maturité. Pourtant je suis en place quand il faut et là où il faut. Je suis une maman « flower power » et en ce soir de confinement, alors que je suis allée me promener 2h avec ma meilleure amie dans les champs des fermiers voisins avant d’avoir dis à ma fille : « à tout de suite »…. , je suis tombée sur un pote très convenable qui rentrait chez lui et j’ai tiré une taffe sur un joint. Pourtant joignable, ma fille m’a fait une scène pour m’exprimer sa frayeur (à partir du moment où son film s’est terminé) de ne pas me voir rentrer après une heure. Et….dans la discussion, j’ai eu le malheur de lui dire que j’avais fumé un joint. Sainte Françoise Dolto, aide moi à affronter ma fille pour lui faire accepter que sa mère…est telle qu’elle est! Et que c’est l’occasion pour elle de mieux se construire plutôt que d’évoluer avec une maman » Madame Bovary » (je fais référence à un roman retraçant l’histoire d’une jeune aristocrate du passé ayant grandit dans un couvent n’en sortant que pour ses noces…pleine de naïveté). Bref, comme je l’ai lu plus haut : il n’y a pas de maman parfaite et tous nos enfants bénéficient à leur manière de nos expériences à toutes. Ce soir, j’ai expliqué à ma fille que je ne suis pas LE modèle et que c’est pour ça qu’on a des mamies, des taties des marraines…je lui ai expliqué qu’il lui appartient d’observer, juger, comprendre ou pas les agissements de chacunes et de sélectionner ce qui lui convient pour devenir l’adulte qu’elle désire. Je vous souhaite à toutes un bon combat et tout le bonheur que mérite chaque gonzesse qui a fait un jour le choix de devenir MAMAN!
Dieu que c’est bon de lire ça. J’ai la même de 11 ans, je n’ai plus de maman mais ma fille semble bien décidée à tenir ce rôle. Tes mots me rassurent et font du bien, je me sens parfois tellement coupable et mere indigne, j’aimerai tant être la mère parfaite qu’elle aimerait.