Les foutues apparences, je les connais trop bien. On cohabite ensemble depuis ma tendre enfance. Autrefois enseignées, maintenant maîtrisées. Malheureusement, pu capable de me débrainwasher. C’est tellement une seconde peau, le paraître, que lorsque je suis face à toi, je perçois aussi celles que tu laisses miroiter. Comme une ancienne junkie qui en reconnaît une autre. C’est mon karma.
Tu penses m’en passer une avec tes airs de positivisme ou ton je-m’en-foutisme globalement mondial ou ton insensibilité surperceptible crachée à tous vents sur les médias sociaux ou ton amour de la spiritualité feng shui zen? J’ai des nouvelles pour toi. Je te reconnais. Je reconnais ton vide, ton insécurité, ton déni, ta colère, ta douleur et tout ce qui s’en suit. Sous le rideau de tes apparences, je vois clair. Peut-être que toi aussi d’ailleurs. Peut-être que t’as peur d’être perçue comme une impostrice. Peut-être que t’as peur de te faire face et de rencontrer tes propres démons.
Ce que je vois dans tes apparences, c’est que tu le sais même pas que tu joues un rôle. Que tu n’es pas tout à fait toi. Tu as le syndrome de Stockholm envers ta propre douleur. Tu la déguises et tu y crois. Tu te complais dans ton personnage qui devient toujours un peu plus réel chaque jour. Tranquillement, sournoisement, il prend pratiquement le dessus sur l’essentiel de ton être. Tu ne te reconnais plus, tu ne retrouves plus, mais tu veux croire ce que tu projettes. Ton image te plait, te rassure, te réconforte et te tue à petit feu. Pas besoin de convaincre quiconque, tu les as tous charmés par tes airs de confiance, de sensibilité et de fausse humilité. Tu t’adaptes et tu changes de forme selon tes interlocuteurs comme un caméléon en mode survie.
Mais moi je vois clair et je sais pas trop comment te le dire ni comment intervenir. Parce que je sais très bien que je ne peux pas. Que tu dois faire ton cheminement pour découvrir le pot aux roses.
C’est pas ma comédie cette fois-ci, c’est la tienne.
SARAH PERRON |
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