Mon fils fréquente une école alternative. Ça pourrait finir là. Mais encore méconnue de bien des gens, ça vient souvent avec beaucoup de questions. C’est normal, ça suscite la curiosité. Mais parfois, les légendes urbaines liées à ces écoles rendent nos explications ardues. Je me suis donc donnée généreusement en entrevue avec les plus sceptiques afin de défaire ces mythes étranges une fois pour toute.
« Mon Doux, mais c’est quoi ça, c’te genre d’école là..?? Je pense avoir vu ça à un moment donné dans un reportage qui se passait dans le Dakota du Sud, genre… »
L’essentiel est de ne pas oublier qu’on ne se rend pas à l’école alternative à dos de cheval et qu’on ne s’y reproduit pas entre nous. Ces écoles sont publiques et font partie de votre commission scolaire. Elles ne feront donc jamais l’objet d’un épisode d’Emprise Dangereuse sur Investigation. On ne déboule pas un escalier en fer forgé en donnant un mot de passe à l’envers pour pouvoir y entrer non plus.
« Il parait que les enfants peuvent faire ce qu’ils veulent là-dedans! Pas d’accord, moi! Les maudits enfants-rois… Je te redresserais ça comme des petits yâbes dans l’eau bénite! »
Parfois dépeinte dans des téléromans ou autre, certains croient qu’à l’école alternative, les enfants font de l’hébertisme avec les rideaux en jasant légumes bio, colorient sempiternellement des mandalas en écoutant du Cat Stevens et ne reçoivent aucune discipline. Ce n’est pas vrai. Là ou il y a peut-être eu du téléphone arabe sur cette hypothétique anarchie, c’est probablement parce que les enfants font des projets qu’ils choississent eux-même et que durant ces périodes, les enfants peuvent se fragmenter en petits groupes. Mais rien pour ressembler à un corridor de Dangerous minds qui vient de caller une grève à la radio étudiante après avoir fait un flash mob sur Gangsta’s Paradise.
« Oui mais c’est super élitiste! Est-ce vrai qu’avoir une place, c’est aussi rare que de se ramasser backstage dans un show de Jimi Hendrix ressuscité pour un soir grâce à un vortex temporel ? »
Les places sont limitées mais ce n’est pas parce que les enfants sont sélectionnés. C’est surtout parce qu’il y a trop peu d’écoles alternatives pour la demande. Dans le protocole d’admission, il n’y a aucun Éric Lapointe qui donne un coup de sabot sur son piton en susurrant « toé, pis moé, ça va y aller aux toasts, mon chum! » pour qu’un enfant soit accepté.
« Qu’est-ce que ça l’a de PLUSSS que les autres écoles? Si t’envoies pas ton fils dans son école de quartier, c’est sûrement pour faire ta smatt, non? Toi, tu dois être le genre à aller au restaurant en léotard pied-de-poule en latex avec un chapeau haut de forme pour te démarquer, hein ? »
Il est vrai que de nos jours, étant donné les multiples vocations particulières, on magasine un peu les écoles comme on magasine une thermopompe. Si j’ai visité plusieurs écoles, c’est parce que je voulais une ostie de bonne thermopompe. Pis quand tu compares les thermopompes, tu finis par choisir celle que tu voulais. C’est juste ça.
Je pense bien avoir fait le tour. Pour d’autres questions, je serai disponible seulement dans quelques jours, question de vérifier la véracité du trou du temps parce que le show de Jimi m’interpelle pas à peu près.
Et bonne rentrée!
ANNIE RICHARD
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