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T’attends ce moment avec tellement de frénésie. T’sais, ce même feeling que tu ressens le vendredi à quatre heures quand t’es à une petite heure du bonheur. Ton plaisir coupable d’après-midi, parce que ton plaisir matinal ou de fin de soirée, c’est selon, on s’entend qu’il passe moins souvent depuis l’arrivée de tes enfants. À toi la liberté pour une couple d’heures! Quand tout le monde fait la sieste dans ta maisonnée, toi tu atteins le nirvana. Tu te dis que t’auras ENFIN ton moment à toi. Ou peut-être pas finalement.
C’est connu, à la garderie quand arrive l’heure de la sieste, ton kid va faire son pipi et se couche bien gentiment sur son matelas. Pas d’obstination, pas de larmes, pas de manipulation. Chaque jour, il répète l’opération sans anicroche. À la maison par contre, c’est une toute autre histoire. Quand l’heure sonne, tu pries les saints en ton fort intérieur pour que tout se passe comme sur des roulettes. Vraiment? Crois-tu sincèrement qu’à l’annonce officielle décrétant l’heure de la sieste, ton toddler va te suivre sans broncher dans son lit et va s’endormir paisiblement en moins de deux minutes ? Arrête de rêver en couleur fille, tu le sais ben que trop que ça n’arrivera pas. T’es vouée à payer cher ton moment de zénitude à venir. Chaque fois, tu te demandes ce que t’as fait pour mériter un tel châtiment. Comme si ton rejeton avait comme mandat de t’en faire baver juste assez pour te pousser dans tes limites les plus profondes dans le seul et unique but de t’aliéner un peu plus mentalement. Oui, il trouve toujours le moyen de venir te chercher là où ça fait mal.
Après avoir extensionné ton premier call de dix minutes, tu mets ton habit de guerrière et tu te sens prête pour passer à l’attaque. Premier round, tu réussis à l’amener dans son lit. C’est à ce moment-là que tu fais face à ton premier dilemme. Soit tu pars de la chambre en lui souhaitant bonne sieste et en refermant la porte, soit tu commences la négociation. Si tu choisis d’y aller à la dure, ferme toutes les fenêtres de ta maison pis prépare tes oreilles à entendre hurler. La durée de cette musique de fond dépend du niveau de ténacité de ton rejeton pis surtout de ton niveau de patience. Rendu là, mieux vaut ne pas faire marche arrière car en plus de t’avoir mis les nerfs à vif, tu vas devoir recommencer le processus. Sois forte et garde ton précieux objectif en tête. T’sais celui que t’attend depuis dix heures ce matin. C’est un point de non-retour. Au pire, investis quelques dollars dans des bouchons, ça fait moins mal à ton cœur de mère pis surtout à tes oreilles. À un moment ou à un autre, ton toddler va s’endormir. Parce que malgré sa révolte, il est véritablement mort de fatigue.
Si tu optes pour la négociation, alors là, sors tes talents de médiatrice parce que c’est pas gagné. Après lui avoir promis une p’tite gâterie s’il se couche sans faire une scène digne d’une tragédie grecque, tu réalises pronto qu’il n’est pas dupe. Ça va te prendre un argument plus béton qu’une futile récompense pour qu’il abdique. Règle générale, c’est là que tu décides d’acheter la paix. Tu lui proposes de t’allonger à ses côtés pour faire semblant de siester en pensant qu’il s’endormira plus rapidement et que tu pourras enfin savourer THE moment. Ben non fille, erreur monumentale ! Les probabilités sont que tu risques de t’endormir avec un filet de bave bien avant lui. Résultat : tout ce que t’avais planifié pendant cette heure et demie vient de partir en fumée. Tu vas payer cher cette faiblesse car en plus de feeler toute croche au réveil pour cause de dodo dans un lit de transition de quatre pieds, tu vas vite réaliser que t’as pris un solide retard sur ton horaire. Pis ça , c’est pas reposant.
Morale de l’histoire : ne vends jamais la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Ton plaisir d’après-midi pourrait ne pas se présenter sur un beau plateau d’argent. Ou ne jamais se présenter.
Sois forte.
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