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La maudite rentrée est déjà à nos portes. Tu devrais être habituée, ce n’est pas la première que tu vas subir en tant que maman mais, à chaque fois, tu te fais surprendre parce que t’as le déni ben difficile à déloger là-dessus. Ça fait que, une semaine avant le jour J, t’as toujours pas commencé les recherches pour retrouver la sacro-sainte liste d’effets scolaires de deux pages moins un quart reçue en juin en même temps que le bulletin, égarée, fouille-moi où, dans la tonne et demie de paperasse familiale.
C’est là que tu te mets mets à angoisser. Est-ce que tu vas réussir à tout trouver à temps ? Est-ce qu’il va rester du matériel scolaire entre la rangée des décos d’Halloween pis celle de Noël ? Est-ce que tu vas devoir prendre une deuxième hypothèque sur la maison pour tout payer ? Parce que la gratuité scolaire coûte quand même de quoi, t’sais! Avec THE liste toute seule, t’en as pour à peu près cent-cinquante piastres, les trois paires de souliers non-incluses. Bin oui toi, trois paires chose ! Une pour le dehors, une pour l’intérieur pis la dernière, et non la moindre, pour le gymnase, que tu vas ignorer en achetant une paire d’espadrilles pour l’intérieur et approuvée aussi pour le gym, c’est à dire, dont les semelles ne marquent pas. T’es bright de même parce que t’en as vu d’autres.
T’as aussi appris avec le temps que les frais s’arrêtent pas là. Oh que non! À la réunion générale de parents, on va te faire le plaisir de te rappeler qu’il y a aussi un montant à débourser pour le matériel « fourni »‘ par l’école qui va te coûter un bon cent piastres pis tu vas aussi en profiter pour apprendre que les sorties scolaires éducatives sont moins gratis que la gratuité scolaire. Kin toi. Mais t’sais, tu remercies les dieux que l’école ne t’oblige pas à acheter un iPad dernier cri. Ça pourrait être pire.
Quatre cents piastres plus tard, le p’tit est toujours pas habillé. Ton déni revient à vitesse grand V quand tu te rappelles que tu en auras trois à l’école à moyen terme. Cette idée aussi de vouloir assurer ton avenir en te reproduisant. GoFundMe, here I come.
Ton angoisse monte d’un cran quand la réalité te frappe en pleine face pis que tu te rends compte que la rentrée est aussi synonyme de routine imposée. Va faire comprendre ça, toi, à ton ado de huit ans, qu’il va devoir se coucher à sept heures et demie alors que le soleil le nargue encore de tous ses feux dehors ? Pis tu oses même pas penser au (insérer un ou des sacres, au choix) cadran qui va te faire sursauter de vingt pieds dans ton lit à six heures chaque matin. Mais-quelle-invention-du-diable !
L’élève que tu devras sortir à son tour du lit sera pas plus content que toi parce que, le réveiller pour aller à l’école en revient plus ou moins à dire non à un terrible two qui veut du chocolat à l’épicerie. You know what I mean ? Oui, un enfant de huit ans, ça fait aussi des crises de bacon.
Tu t’encourages en te disant que t’en as « juste » pour cent-quatre-vingt jours. Fois 2, parce que t’es un peu maso pis que tu voyages ton élève pour qu’il puisse dîner à la maison et que le deuxième départ de la journée pour l’école se passe jamais mieux que le premier. Des fois tu te dis que ça serait peut-être plus simple d’apprendre par chœur le code secret de la C.I.A. à l’égard de la confection d’un lunch acceptable par le service de garde. Mais tu choisis tes combats. Pis tu ne veux surtout pas penser aux devoirs et leçons.
Ça fait que oui, les vacances estivales restent plus reposantes que le mois de septembre. Parce que t’aimes cent fois mieux le calvaire des chicanes de fratrie que le calvaire de la routine scolaire.
Le congé de Noël, c’est quand déjà ?
ANAÏS LECLERC-GIGNAC
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