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Tes « vacances » d’été : ce que Facebook ne dit pas

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Cet article est une adaptation libre du texte Summer « Break » : What social modia doesn’t show you du blogue américain Somewhat sane mom

Les enfants sourient. Les petits sautent dans la piscine. Les grands jouent dans le sable. Le plus jeune nage avec ses gros flotteurs de Spiderman. La troupe au grand complet mange des hamburgers pis des popsicles trois couleurs. C’est l’été pis ton fil d’actualité Facebook regorge des meilleurs moments de tous tes amis, tes faux-amis, tes connaissances du secondaire pis tes cousins au 3e degré. C’est comme ça. Tous les jours. Du premier juin jusqu’au mois de septembre. La vie semble donc ben douce sous le soleil.

Sauf que t’as pas pris ta douche depuis trois jours et t’es pas maquillée. En tout cas, tu l’es plus.

À 6h00, ta fille de deux ans fait la plus belle crise de bacon de l’histoire parce qu’elle veut manger une banane et que ladite banane arrive coupée en rondelle parce que ze-voulais-pas-banane-coupée-voulais-couper-tout-seule.

À 6h30, le plus vieux demande qu’est-ce-qu’on-fait-aujourd’hui pour la 137e fois.

Pis honnêtement, il n’y a aucun plan pour la journée.

Il n’y a pas de plans parce qu’il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de linge sale à laver, on dirait qu’une horde de hyènes sauvages est passée dans toutes les chambres, odeur et look confondus, pis y’a des jouets dans tous les coins pis les non-coins de la maison. La salle de bain sent le zoo de Granby une journée de canicule pis y’a une substance inconnue brillante par terre qui s’étend jusque dans la cuisine.

Mais au 138e qu’est-ce-qu’on-fait-aujourd’hui, tu ne te contiens plus, tu laisses tomber ton Tide pis ta vieille guenille qui sent mauvais pis tu te rabats sur la piscine.

Ça aide. Pendant quarante-six minutes dont vingt-et-une à mettre de la crème solaire et gonfler des flotteurs.

Tu t’asseois sur le bord de la piscine avec ton sixième café de la journée dont les défuntes tasses gisent ça et là dans toute la maison. Toutes pleines au trois-quarts. T’as eu l’audace de sortir un livre. Erreur. Ta marmaille t’occupe à temps plein à grand coup de regarde-ma-chandelle, je-pense-que-je-sais-nager, embarque-pis-fais-le-requin, regarde-je-vais-te-faire-un-spectacle, charles-m’a-calé-la-tête-dans-l’eau pis léonie-arrête-pas-de-m’envoyer-de-l’eau-dans-la-face.

Mais quelque part pendant ces quarante-six minutes-là, malgré tout, tu réussis à prendre une photo sur laquelle personne pleure, personne crie et personne fait de grimace. Bref, une photo où tout le monde a l’air… heureux. Pis tu t’empresses de la mettre sur Facebook en souvenir de cette seconde de bonheur ultime.

À la quarante-septième minute, tes petits monstres sont affamés pis tu te dépêches de prendre une photo d’eux en train de licher leur popsicle devant le pittoresque paysage de ta piscine immaculée que t’as préalablement nettoyée pendant trois-quarts d’heures à 7h30. Tout a l’air tellement parfait que tu réussis presqu’à y croire toi-même. Jusqu’à ce que lesdits popsicles se mettent à dégoûter sur le deck pis tes petits se plaignent qu’ils ont les mains collées pis que la piscine c’est plate. Tu crains un retour à la case départ mais ils s’entertainent finalement avec des branches pis des cailloux dans le gazon. Ils semblent s’en lancer violemment. Pas de sang. Fine. Retour à ta brassée de foncé.

À la soixante-septième minute, ils s’étampent la face dans le scring et se plaignent à fendre l’âme qu’ils sont morts de faim. T’as aucune idée de ce que tu pourrais préparer pour dîner, dîner que tu crains de faire pour rien comme ils ont englouti trois popsicles il y a moins d’une demi-heure. Après vingt minutes de négociations musclées, tu abandonnes l’idée de leur faire manger des brocolis pis tu les laisses picosser dans leur assiette de Kraft Dinner avec du ketchup. Quoi, du ketchup, c’est des tomates ça non ? Tu immortalises le moment où ils célèbrent leur victoire sur ta défaite. Troisième photo sur le web depuis le matin. Tes amis Facebook capotent. Ça a donc ben l’air le fun chez vous.

L’après-midi passe à vitesse grand V. Entre quatre chicanes, trois brassées, un coup de moppe, beaucoup de arrête-de-tirer-ta-soeur-par-les-cheveux et de ne-tape-pas-ton-frère, dont le dernier alors que t’étais assis sur la toilette, t’envoies les enfants dehors. En fait, tu les empêches littéralement d’entrer à grand coup d’y-fait-beau-dehors-vous-rentrerez-quand-il-va-mouiller. En jetant un oeil par la fenêtre pour t’assurer que ta troupe ne s’est pas faite écrasée par un char, tu vois ta fille couchée par terre dans le gazon. Elle a les yeux fermés. Pis ton gars est debout à côté et il la pointe avec une branche pointue. Bon. Si elle est déjà morte, tu ne peux pas faire grand chose de toute façon. Fine.

En rentrant souper, tout le monde a besoin de se laver pour cause de viscosité accrue, gracieuseté de Banana Boat. Personne ne veut prendre sa douche et tu te vois dans l’obligation de traîner ta plus jeune de force et de la laver avec l’énergie du désespoir pendant qu’elle hurle que tu lui fais mal et que le savon brûle sa peau comme si tu l’avais rincée avec du gaz pis que tu venais de l’allumer avec un briquet.  Tu réalises trop tard que le fenêtre de la salle de bain était ouverte et que toute la ville doit te prendre pour une matrone batteuse d’enfants.

Dix minutes après la bataille la plus épique du mois de juin, tout le monde s’endort au combat sur le divan. Ils ont dont l’air innocents les yeux fermés. Le temps d’une photo pour partager à tous à quel point tes enfants ont donc ben dû passer une belle journée au soleil comme toi.

Après que ton chum et toi vous aillez complètement défait le dos en essayant de transporter le plus vieux de neuf ans endormi dans son lit,  tu reprends ton gaz égal pis tu t’assois dans le divan pour écouter ta télésérie préférée. Pourquoi ne pas en profiter pour informer tous tes amis Facebook que tu profites d’une belle fin de soirée romantique en amoureux après une belle journée au soleil ?

Huit minutes plus tard, tu dors dans le divan avec un filet de bave disgracieux qui te pend au menton.

Ton été est vraiment parfait, photos Facebook à l’appui. T’as déjà hâte à demain.

Lisez aussi Mon chu, en fin de semaine, c’est la fête des pères et Tes affaires de bonne femme : l’été, ton maillot pis tes bourrelets.

Maude Michaud

Fondatrice de la plateforme La Parfaite Maman Cinglante et auteure, j’adore informer, divertir et partager mes réflexions sur la parentalité mais aussi une multitude de sujets qui touchent les femmes de près et de loin.

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2 Comments

  • Et pourquoi pas inclure les enfants dans les tâches ménagères ? Si le lavage s’empile, ils sont bien capables d’en plier une partie ? Si vous les emmerdez avec ces tâches, c’est sûr et garanti qu’ils sauront comment s’amuser quand ils en seront libérés. Je ne comprends pas trop l’écrin dans lequel les parents mettent les enfants pour après se plaindre que c’est donc ben pas facile. J’ai élevé 3 enfants toute seule et je n’avais pas d’attentes parfaites de mère parfaite. Mais c’est sûr que c’était encore la période bénie où les enfants n’avaient pas vraiment le droit de faire des crises de bacon parce que la banane n’est pas coupée à leur goût ou parce que le verre de jus leur était servi dans le mauvais verre. Ça fait pas ton affaire ? Ben quin toi, pas de banane ce matin. Quand t’auras trop faim pour m’imposer tes caprices, je te la redonnerai, coupée comme bon me semble, après tout, c’est moi la mère.

    • Plus que ben d’accord !!!!!!! J’en ai 5 pis j’ai pas juste ca à faire répondre à leu 36 caprices …. Alors !!!!!

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