kid hug mother sun

En devenant maman, j’ai compris que les moments qui passent ne reviennent pas

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En devenant maman, j’ai compris que les moments qui passent ne reviennent pas.

La trace du bi mouillé laissée sur ma joue par mon garçon lorsqu’il a grimpé dans mon lit à 5h45 a disparue. Le plan d’espionnage ultra sophistiqué dessiné entre deux gorgées de café et des petits becs beurrés de confiture est resté en plan sur la table mais les éclats de rires et les blagues de crottes de nez et de cacas de chien se sont évanouis. À la vitesse de la lumière. À mon insu. Sans même que j’en aie saisi la valeur. C’est un chapitre clos. Comme les millions de milliards de microsecondes de souvenirs qui s’entassent déjà dans ma tête. Que je me repasse en boucle par crainte d’oublier.

En devenant maman, j’ai compris que les moments qui passent ne reviennent pas.

L’instant où mes yeux ont rencontré ceux de mon garçon pour la première fois. Toutes ces heures à espérer récolter quelques minutes de sommeil, affalée, cernée, berçant son petit corps collé contre ma poitrine à tous les moments du jour et de la nuit, lui promettant d’être là toute ma vie et toute la sienne. Le matin où je l’ai laissé à la garderie pour la première fois, en pleurs, lui comme moi, et que j’ai failli à ma promesse. Celui, plus tard, où il est parti rejoindre ses amis sans m’embrasser parce qu’il avait grandi. La seconde où il s’est levé et il a marché pour de bon. Puis toutes les fois où il est tombé. Puis toutes les fois, où il s’est relevé.

En devenant maman, j’ai compris que les moments qui passent ne reviennent pas.

Le soir où mon bébé a dit son premier mot. Le moment où il ne s’est plus jamais arrêté de parler. Toutes les épiceries faites en le guidant derrière son petit panier de courses pour enfant, le regard triomphant. Tous les films regardés blottis l’un contre l’autre et les cahiers à colorier de Pat Patrouille et Spiderman dessinés en rafale. La peinture au doigt. Les crayons de cire. Tous les cornets de crème glacée mangés, les vrais et ceux en pâte à modeler. Ses « spectacles » de musique. Nos courses de petites voitures. Toutes les fois où il a pleuré. Puis celles où je l’ai consolé. Toutes les histoires qu’on a lues. Toutes les chansons qu’on a chantées. Toutes les fois où je l’ai bordé et je lui ai envoyé des bisous soufflés dans l’embrasure de la porte. Toutes les fois qu’il m’a dit « Je t’aime » et toutes les fois où je lui répondu « Moi aussi ».

En devenant maman, j’ai compris que les moments qui passent ne reviennent pas.

Et quand je tente de rassembler mes souvenirs, je sais que plusieurs m’échappent déjà et je ressens toujours un urgent besoin de saisir le moment. Comme si je regrettais de ne pas avoir su capturer tous ces moments passés sous mes yeux sans même que je saisisse qu’ils ne reviendraient jamais. J’ai envie de prendre mon garçon dans mes bras. Jai envie d’arrêter le temps. Pour pouvoir sentir son bec mouillé sur ma joue à l’infini. Pour pouvoir manger des cornets de crème glacée à la pâte à modeler tous les jours. Pour pouvoir lui souffler des bisous dans l’embrasure de la porte tous les soirs pour toujours.

La vie va trop vite. Mais on la laisse bien souvent passer. Comme si elle était acquise. Comme si chaque moment n’était pas unique et qu’il pouvait être répété à l’infini. Parce qu’on est pris dans un tourbillon de tâches passant de la brassée de foncée hebdomadaire à la confection de lunchs en série. Parce qu’on est humain et qu’on est inévitablement fatigués, au bout de notre patience et qu’on a juste envie de s’écrouler devant la télé.

Mais les petits bonheurs de la vie ne nous attendent pas. Il faut tenter de tous les saisir. De les capturer pour en faire des souvenirs qu’on n’oubliera plus.

Parce que la vie file.

Et que la minute qui vient de passer ne reviendra jamais.

Crédit : 123rf.com

Maude Michaud

Fondatrice de la plateforme La Parfaite Maman Cinglante et auteure, j’adore informer, divertir et partager mes réflexions sur la parentalité mais aussi une multitude de sujets qui touchent les femmes de près et de loin.

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7 Comments

  • vous avez raison, la vie est si belle, et si courte, il vaux mieux en profiter, chaque moment est si précieux, et tout ces experiences de la vie mauvaises ou bonnes, font de nous ce que nous sommes,
    merci
    bon courage
    mona

  • Comme un grand philosophe l’a dit alors qu’il se trouvait un beau matin de printemps…

    « This is an early morning spring. A morning that has never been before, and never will be again… »

  • Vous avez tellement, et mille fois, raison.
    La seule chose que nous possédons réellement, c’est ce que nous faisons du temps qui nous est accordé. À nous de le voir, de le saisir à bras-le-corps, et de le multiplier à l’infini….

  • Je m’arrête rarement juste après le bonheur pour le regarder partir. Mais ça m’a frappé en pleine face, récemment, alors que ma mère me montrait les vidéos qu’elle avait conservées de ma fille quand elle avait environ 1 an, 18 mois… Elle a 3 ans et demi maintenant et je me suis demandée où était passé mon bébé. Mon bébé qui ne parlait pas encore, qui n’argumentait pas, mon bébé facile, qui ne pleurait jamais, sa petite main, son corps dodu… J’en ai une deuxieme de 9 mois et là tout à coup j’ai eu la frousse de découvrir que dans un instant à peine elle serait devenue trop grande pour que je vois encore dans ses traits le bébé qu’elle était…

  • Merci pour ce texte un des meilleurs que j’ai lu et qui me réconforte de voir que je ne suis pas la seule a trouver la vie comme ça!

  • Oufff…. Pas facile lire sans avoir les larmes aux yeux. La vie passe effectivement trop vite. Vivre le moment présent devrait être notre seul mode de vie. Cependant, la réalité dans laquelle on vit nous « force » à vivre à 100 km/h et très vite les petits détails du quotidien qui font toute la différence. Merci pour cette belle réflexion.

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