Salut, c’est moi, la Maman de Caillou. J’ai fait lowprofile au cours des dernières années parce je sentais bien que ton ressentiment à mon égard dépassait visiblement l’entendement et semblait partagé par toutes tes amies mamans. Mais je dois t’admettre que je commence à en avoir pas mal mon tas de t’entendre me basher en répétant que je suis molle et que j’élève un enfant roi. Je pense qu’il est temps que je t’explique certaines choses.
Ben non, chez nous, on ne crie pas. Au sommet de l’extase du bonheur comme aux tréfonds de la fureur la plus absolue, on n’exprime pas nos émotions au-delà 70 décibels. C’est agressant et ça met de l’huile sur un feu qui crépite souvent déjà pas mal assez. Ça fait que même au sommet de ma crissitude, je ne crie pas. Ça ne veut pas dire que je nage dans le bonheur quand Caillou pette sa coche ou que je ne me passe pas tous les sacres de la bible mentalement. Ni que je suis un parent mou. Ça veut juste dire que j’ai fait le calcul que crier n’améliorerait pas la situation qui me met déjà hors de moi. Ça fait que je crie pas. Je dois retenir ça de Grand-Maman Caillou. Elle non plus ne criait pas et j’ai l’impression que c’est le genre de chose qui s’attrape comme un mauvais microbe mais que personne n’a pu me transmettre. C’est peut-être aussi pour ça que mon garçon crie très rarement. Ensemble, on évite l’effet d’entrainement.
Ben non, chez nous, on ne chicane pas beaucoup. Quand on n’est pas d’accord, on le dit avec des mots. On s’assoit et on discute. On est de même. Des fois on argumente. Des fois on est exaspérés. Mais on se fâche rarement. On ne donne pas d’ordre non plus, du moins très peu. On aime mieux suggérer et demander aux enfants de réfléchir à ce qu’ils devraient faire. On pense qu’on peut les traiter comme des grands sur beaucoup de points. Ça doit être pour ça qu’on leur donne autant de latitude au quotidien et que le fruit de leur réflexion mûri aussi vite.
Ben oui, chez nous, quand les enfants pleurent, ben, on les console. C’est ben rare qu’on les revire de bord avec un : « Voyons donc, pleure pas pour ça, c’pas grave. » On se rappelle quand on avait 5 ans. Que c’était vraiment la fin du monde quand on se pettait le coccyx ou qu’on buvait dans un verre bleu au lieu de boire dans un verre jaune. On prend nos mousses dans nos bras. On les rassure. Même pour une égratignure ou une chicane de Lego. On essaie de les pousser à comprendre leur peine, à évaluer sa gravité et à trouver des solutions. Puis on essuie les larmes et on passe à l’appel suivant. Si notre technique est si poche que ça, j’aimerais bien ça comprendre pourquoi les mêmes peines ne reviennent pas deux fois.
Et oui, je sais que ça semble relever de la fiction la plus absolue, mais chez nous, on se partage les tâches. Papa ne fait pas son smart juste pour bien parraître à la télé. Il me donne vraiment un coup de main. En fait, il ne me donne pas un coup de main. Il fait sa job de Papa. Tout le temps. Pas de relâche, pas de férié. Ça l’aide en titi à rester zen un samedi matin entre une tournée de crêpe et une brassé de lavage avec deux petits monstres qui prennent le salon pour une piste de course.
Et au bout de tout ça, pas d’enfants rois à l’horizon. Quand je les regarde, je vois deux enfants remplis d’amour et du souci de l’autre dont les réflexions et la vision du monde m’impressionnent chaque jour. Des petits cocos qui deviennent doucement des grands généreux et plein de bon sens. Outre le fait que mon gars n’a pas de cheveux sur la tête à 4 ans, je ne vois pas trop ce que tu peux lui reprocher. Ben oui, des fois il chiale pour pas grand-chose et il boude s’il n’a pas ce qu’il veut. Ça n’arrive jamais aux tiens ?
Pis écoute, j’espère que tu sais que je joue dans une émission pour enfants. Que tu comprends que ma cote d’écoute ne battrait pas son plein si je passais mon temps à tomber sur le dos de Caillou, que je courrais me réfugier dans mon lit et que je criais dans mon oreiller quand Mousseline se mettait à brailler pour boire au milieu de la nuit ou que je sacrais Gilbert dehors parce qu’il a fait caca à côté de sa litière. Pis je perdrais certainement ma job si je lâchais le moindre sacre. Ne pense pas que je suis parfaite; moi aussi j’en lâche des sacres entre deux prises. Mais j’aimerais que tu arrêtes de critiquer ma façon d’élever mes enfants en me disant que ceux qui ne crient pas et ne chicanent pas sont des parents mous qui font des enfants roi.
Personne n’est parfait et loin de moi l’idée de prétendre que ma façon de faire est meilleure que la tienne. Mais ça serait le fun que tu fasses la même chose pis qu’on se laisse être les mères qu’on a envie d’être.
Chez moi même son de cloche! On se parle et on se respect, malgré 4 ados ( 3 gars 1 fille) personne ne cri, oh lala on a des discutions qui monte le volume pour qq secondes par la suite se se résorbe car on a tous le droit à notre opinion. Je n’ai pas commencé l éducation de mes enfants à 6-7 ans mais dès leurs plus petite enfance. Ex :à 2 ans un enfant est capable de mettre son linge dans un panier à linge sale, pas pour 1 fois mais pour tant et aussi longtemps que tu resteras sous mon toit! Ai je répété? Des milliers fois?Mais maintenant c est gagné. Même chose pour les repas, on reste assis, on demande pour sortir de tableEtc. Votre meilleure et pire ennemie c est : CONSTANCE . Facile à dire mais dur à faire mais tellement payant au bout du compte
À mon avis, et je me fie ici seulement aux deux livres Caillou que nous avons à la maison puisque nous n’écoutons pas l’émission, le problème n’est pas dans le fait de ne pas crier ou de ne pas chicaner, mais bien dans le fait qu’on dépeint un bambin qui donne des ordres et des parents qui y obéissent bêtement. Aucun s’il vous plaît, aucun merci, seulement des je veux ci, non pas ça et des oh bien sûr Caillou. Je ne crois pas que crier soit la solution et, même si c’est parfois difficile avec une 18 mois qui vit sa crise du 2 ans en avance, je ne prône pas cette méthode. Par contre, ma fille a vite compris que si elle veut avoir quelque chose, ça vient avec un « siouplait » à la fin de la phrase et un beau « marchi » lorsqu’elle le reçoit et que si sa demande n’est pas réaliste, elle peut faire une crise et que je l’aiderai à se calmer, mais qu’elle n’obtiendra pas plus ce qu’elle veut de cette manière. Je crois qu’il y a une différence entre parents compréhensifs et parents soumis…
Deuxième paragraphe, et je décroche déjà. Interdiction de lever le ton? Dans le bonheur extatique comme dans la fureur? Voyons donc… Quel manque d’authenticité.
Si l’amour doit être exprimé parfois par des élans passionnés, par des gestes de tendresse et des mots pleins de fougues, et que cela est acceptable, alors toutes les émotions humaines méritent d’être exprimée avec vérité, authenticité, ressenti. Ça ne veut pas dire de se laisser aller à tous les débordements. Mais cet interdit à lever le ton, crier, et montrer CLAIREMENT sa colère et son exaspération, je décroche complètement, Maman Caillou. Les Mamans Caillou élèvent des jeunes qui, plus tard, sont d’une fragilité désespérante face aux défis et difficultés de la vie.
Eh bien moi j’adorerai être comme la maman de caillou, alors dans la globalité j’ai tout bon sauf sur les cris, désolé mais je n’arrive pas toujours à faire sans, j’ai beau savoir que cela ne fait pas avancé les choses, j’ai supprimer énormément de choses de ma propre éducation que je ne voulais reproduire sous aucun prétexte mais pour les cris j’ai énormément diminué mais pas complètement, comme on dit chez moi : chasser le naturel et il revient au galop.
Viviane, je ne suis pas d’accord avec toi les enfants de maman Caillou n’appréhendent pas les problèmes comme tes enfants mais ils seront loin d’être fragiles.